C'est chaud comme le désert, c'est gras, c'est lourd, c'est groovy, c'est rock et ça balance du bois, c'est... Karma to burn. On passera le chapitre bio du groupe faisant état des déboires personnels de ses membres ayant entraîné moult ruptures musicales et changements de line-up ainsi que de labels au cours de la dernière décennie.
Le trio instrumental de stoner/désert rock nous revient en forme en ce début d'année avec un nouveau EP, « Mountain Czar ».

Comme on ne change pas une formule qui marche, Karma to Burn nous livre une nouvelle fois ce qu'il sait faire de mieux : une rythmique diaboliquement épaisse mais très enlevée sur laquelle se greffent des riffs qui font mouche à chaque morceau. Jamais de circonvolutions mélodiques down tempo, d'apaisement, de redescente. La musique est un stoner pur jus sans voix, burné et puant le Jack Daniel's, les clopes et la sueur. Des riffs tendus terriblement efficaces sentant bon un hard-rock primitif, animal, qui rebondissent avec allégresse malgré leur teneur plutôt grasse et flirtant par moments avec l'indus (pour le côté répétitif provoquant un effet hypnotique sur « sixty-two » par exemple). Des compositions habilement construites avec des enchaînements mélodiques parfaits et des breaks qui arrivent juste au bon moment servies par une production massive et un poil crade (juste ce qu'il faut!) sur les bords qui vient mettre en relief de façon idoine les instruments, la dynamique rock paradoxalement bourrine, fine et inventive à la fois.

Seule question ici, pourquoi un EP ? C'est en effet bien court comme format et l'on reste un peu sur sa faim au bout des 21,45 minutes de ce « Mountain Czar » (et encore heureux que chaque titre dépasse les 4 minutes !). Quatre morceaux sur les cinq qui forment cette production sont totalement homogènes : 60, 61, 62, 63 (petite info pour les non initiés : tous les titres de la discographie de Karma to burn portent des numéros mis à part les très rares morceaux chantés) composés dans la même veine créatrice chaude, généreuse, puissante. Seul « Uccidendo un sogno » (reprise de « Runnin' down a dream » de Tom Petty), titre chanté en italien par une voix féminine (Stefanie Savy) vient dépareiller l'ensemble. Pas grand intérêt pour ce titre manquant à mon sens d'originalité et de personnalité.

Donc si vous affectionnez Karma to burn ou si vous avez envie de découvrir un bon groupe de stoner qui vous fasse secouer la tête au bout de quelques secondes d'écoute je vous invite à venir découvrir un échantillon du groupe avec ces nouvelles vingt minutes de (très bonne) musique, hélas, bien trop courtes...