Décidemment le temps est à la réunification. Que ce soit des vieux groupes de thrash ou meme de doom avec le retour sur le devant de la scène de Candlemass, ces dernières années ont été riches en reformation. Peut être que le fait de rester loin des studios et de la scène était devenu insupportable pour tous ces génies de la musique métallique. Quoi qu'il en soit Count Raven n'a pas échappé à cette vague de reformation et cela pour le plus grand plaisir de tous les amateurs de doom à l'ancienne. Pour immortaliser le retour du groupe, le label Cyclone Empire a décidé de rééditer les quatre albums que le groupe a sorti durant sa carrière.

Alors, étant un métalleux de la jeune génération, je ne connaissais pas du tout ce groupe qui a splitté lorsque je commençais à faire mes premiers pas dans la découverte du monde métallique. Ces rééditions arrivent donc à point nommé pour ne pas que toute une génération de métalleux passe a coté de la musique fabuleuse de ce groupe. Ces rééditions se sont vues agrémentées d'un nouveau mastering qui a gonflé le son de chaque album et en plus de cela, sont venues s'incruster quelques bonus tracks.
Alors passons maintenant à la musique de Count Raven. La première chose qui nous saute aux oreilles pendant les premières écoutes est l'influence de Black Sabbath. Les riffs heavy et mélodiques font indéniablement penser a des compos de la trempe de Iron Man ou Paranoid, ainsi que la voix haut perchée et plaintive de Christian Linderson (qui a également joué dans Saint Vitus) qui ne peut que nous rappeler celle d'Ozzy Osbourne Le son des guitares est énorme ( merci le nouveau mastering), la batterie suit à merveille les variations rythmiques de la guitare tout en restant extrêmement lourde. Ce mélange de mélodie et de lourdeur crée une atmosphère unique propre à ce style de musique, emprunt d'une mélancolie éthérée mais paradoxalement assommante qui prend toute son ampleur dans les vocalises, les quelques nappes de clavier qui viennent se poser sur certains morceaux ou les solos qui viennent admirablement se greffer sur chaque compo, tous aussi indispensables que réussis.
La qualité des albums est assez constante et on sent que l'inspiration n'a pas lâché les suédois pendant leur périple musical.

Cependant deux albums sortent du lot selon moi, Destruction of the void, ou on sent le groupe plus mature au niveau du songwriting et un chanteur plus à l'aise, dont le point culminant se situe dans le morceau « Leaving my warzone » est un véritable chef d'oeuvre de désespoir mêlé de rage et dont la structure (basée sur des couplets basse/chant puis chorus puissant) se démarque pas mal du lot. L'autre album qui se démarque un peu des autres et qui est selon moi le meilleur de la discographie et le troisième album : High on infinity où le groupe s'est déchaîné à enchaîner tube sur tube comme Jen et ses lignes de chant frissonnantes. Le 4e album reste aussi de bonne qualité mais n'atteint pas le niveau de son prédécesseur, tandis que le premier album Storm Warning, révèle encore quelques défauts de jeunesse.

En fin de compte, on peut dire que cette série de rééditions est loin d'être dispensable, tout d'abord parce que ces albums étaient tous quasiment introuvables, et ensuite parce que ces albums sont tous d'une très bonne qualité et pourraient tout à fait trouver leur place parmi les sorties actuelles. Les anciens fans du groupe pourront compléter leur collection et les néophytes pourront découvrir ce fabuleux groupe. Cela dit attention a l'overdose, le style étant plutôt similaire d'un album a l'autre, il est déconseillé de se jeter sur les 4 albums et de se les enfiler à la suite.