Les deux artistes à la tête du projet Nonexist ne sont pas des perdreaux de l’année avec Johan Liiva, le chanteur originel d’arch enemy (qui a été complètement occulté par Angela Gossow, il faut bien le dire) et Johan Reinholdz, guitariste du groupe metal progressif Andromeda et de quelques autres projets comme Skyfire et opus Atlantica. Nonexist pratique un death au accent thrash sans concessions, nourrit par de multiples influences et qui permettent aux suédois d’exprimer leurs penchants les plus sombres et agressifs, ce qu’ils ne pouvaient pas forcément dans leurs projets principaux respectifs beaucoup plus mélodiques.

Initialement formé en 2000 avec le batteur Matte Modin (Dark Funeral,Defleshed), cet efficace combo aura malheureusement très vite tourné court. Avec pourtant la sortie d’un premier album Deus Deceptor en 2002et la préparation d’une tournée, mais trop occupé par leurs diverses activités, Johan Reinholdz se retrouvera seul aux commandes de Nonexist, obligeant le guitariste à enterrer le projet peu de temps après.

C’est à partir de 2009 que Reinholdz commence à remettre le nez dans Nonexist avec la mise en boîte d’un deuxième album, « From Cold dead hands », où le guitariste se fait multitâches en, non seulement, s’occupant de presque tous les instruments mais aussi de toute la partie production. Si ce projet a été commencé à plusieurs, Nonexist devient vraiment le bébé du guitariste suédois. Rejoint en 2011 par son ancien acolyte Johan Liiva pour la partie chant, c’est en 2012 que sortira finalement ce deuxième opus.

Et c’est en 2014 que les deux acolytes se sont mis à la tâche de la conception de « Throne of scars », leur troisième album sous la bannière Nonexist et présenté dans cette chronique. Un album riche qui s’éloigne à tout prix des standard death ou death mélodique par des mélanges et des expérimentations parfois inattendues. Venant d’Andromeda, on ne sera pas surpris de retrouver une bonne part d’éléments progressifs saupoudrés de-ci de-là au milieu de gros riffs qui tabassent et de blast de batterie bien sentis. Johan Reinholtz montre qu’il est un guitariste à la technicité irréprochable et ce dès les premiers riffs d’ »A promise unfullfilled » et pousse même le vice en expérimentant des passages flamenco sur « Cathedral beyond ».

Les parties chant ne sont pas en reste, growl hargneux et vocaux clairs se mélange avec en harmonie et frôle par moment les frontières du black. C’est le point faible de cet album à vouloir trop en faire, on s’y perd par moment et les titres semblent partir dans tous les sens. Du coup malgré leur technicité, l’ensemble de l’album manque cruellement d’efficacité et si l’ensemble est agréable à écouter, on n’en retient finalement pas grand-chose en fin d’écoute.

Un album agréable et technique, mais qui rate le coche pour devenir un grand album. De par ses accents progressifs, Throne of Scars est, de plus, particulièrement original et mérite que l’on y jette une oreille attentive.

Avec un historique déjà chaotique, on peut espérer que le nouveau départ du chanteur Johan Liiva, annoncé il y a peu, ne va pas de nouveau mettre Nonexist en péril, tout reposant maintenant sur les épaules de Johan Reinholdz.



Tracklist
01. A Promise Unfullfilled
02.Pyroclastic Cluster Torment
03. Rodents Of War
04. Enter Eternal Night
05. Before The Storm Takes Me
06. Cathedrals Beyond
07. The New Flesh
08. The Anatomy Of Insanity
09. Throne Of Scars