Dix ans que SCOLOPENDRA existe. Cinq ans que le premier EP est sorti. Deux ans que le premier album est terminé... et ça fait seulement quelques mois qu'il est disponible ! Après énormément de péripéties (nouveau batteur, nouvel artwork différent de l'original, nouveau nom etc.), « Cycles » est enfin pressé ! Deux ans d'attente donc, mais cela vaut-il la peine ? Découvrons, sans plus attendre, le Thrash/Death développé par le quintet Parisien.

Le groupe a choisit de nous introduire leur musique par un « Dream Sequences », un morceau électronique étrange et peu rassurant qui aurait été plus efficace un peu plus court.. Passé cette intro', nous voici dans le vif du sujet : des leads saccadés et tranchants viennent titiller nos esgourdes épaulées par les assauts d'une association double-pédale/caisse claire/ride du plus bel effet. Ce tout nous percute de plein fouet : les Parisiens en veulent !
L'opus est réparti en trois parties appelés « cycles » : Cycle 1 : Incubation, Cycle 2 : Psychotic et enfin Cycle 3 : Slaughter. Et oui, tout l'album est centré sur les tueurs psychopathes et leur mental comme l'indique son ancien nom finalement abandonné : « Cycles Of A Psychotic Killer ». On ne va pas se mentir, peu de choses changent entre les trois chapitres, si ce n'est que le groupe devient plus direct au fur et à mesure en nous donnant des morceaux prêts à faire bouger les foules en étant entraînants au possible. Cela s'explique peut-être par le fait que ces cycles sont répartis par chronologies et donc inévitablement par gravité...

Parlons plus en détail des compositions. C'est un véritable melting-pot rythmique que l'on retrouve au sein de ce « Cycles », entre instants groovys et pugilat musical tout le monde trouvera ce qu'il cherche. C'est exactement la même chose au niveau du tempo. Certes on ne le voit pas sombrer dans le down-tempo, mais l'alternance mid/high est parfaitement réussie et on prend plaisir à voguer à travers ces vagues intenses qui viennent et reviennent nous laissant sans répit aucun dans des océans nommés « Psychic Paralysis » ou « Pinhole Of Diffraction ».

Attention tout de même au revers du bâton. Si l'album jouit d'une forte diversité musicale, le manque de barrières peut vite s'avérer être un problème. Arrivé à la fin de l'écoute, une petite dose d'incompréhension nous envahit : imaginez-vous au resto, vous commandez un plat dont le nom vous plaît mais vous n'avez pas tellement fait attention aux ingrédients à cause de ce même-nom assez explicite. On vous sert une marmite haute de 40 et quelques centimètres, remplie de plein de bonnes choses. Après vous être remplis, vous regardez au fond. Il y a encore des choses recouvertes par la sauce. Vous grattez alors de vos couverts pour découvrir ce qu'il s'y cache mais aussitôt le mouvement fait, la sauce revient à sa place.
On a beau gratter, même si c'est bon et qu'on prend plaisir à savourer ce met, on se demande pourquoi ne pas faire moins...

L'attente est justifiée !
« Cycles » nous fait certes dire « j'ai plus faim » lors des dernières minutes de son écoute, mais ce n'est pas ça qui va entacher la qualité de ce disque à la musique copieuse et variée. La privation totale n'est pas la solution, la prochaine sortie et son contenu devront juste être un peu moins chargés.
Oubliez Gordon Ramsay et autres cuistots, la musique a de beaux jours devant elle avec des chefs comme SCOLOPENDRA.