Il y a des groupes dont le nom ne vous dit au premier abord pas grand-chose mais quand on commence à creuser dans leur biographie, on se rend vite compte que les musiciens n'arrivent pas de nulle part. Dans le cas de THE HELLBOUNDS, il s'agit d'un projet mené par Erling DAELL au chant qui a su rassembler des musiciens venus de formations prestigieuses. A la batterie, Mauro MAGELLAN a officié au sein de GEORGIA SATELLITES et DAN BAIRD & HOMEMADE SIN. Rick RICHARDS quant à lui a joué en tant que guitariste avec IZZY STRADLIN (ex GUNS N' ROSES) et GEORGIA SATELLITES. A la basse on retrouve Keith CHRISTOPHER connu pour avoir prouvé ses talents au sein de DAN BAIRD & HOMEMADE SIN, KEITH AND THE SATELLITES et KENNY WAYNE SHEPHRED. Avec un passé tel que celui-ci, nous ne pouvions nous refuser à jeter une oreille sur ce deuxième du groupe, « To Rock To Serve » sorti en cette année 2016.

D'une manière générale, le rock se porte plutôt bien en cette année 2016. Peut-être que la disparition de figures de proue telles que LEMMY et David BOWIE ont fait prendre conscience à une partie du public qu'il y avait toujours une scène rock importante et quelle celle-ci était sortie depuis longtemps des caves et qu'elle existait aussi bien dans les grandes salles et les stades. Peut-être que vous cherchez le rapport avec THE BULLBOUNDS et ce constat. Il est simple. THE BULLBOUNDS trouve ses racines dans le gros rock qui se distille depuis les années 70. Le titre d'ouverture, « Ain't Easy Being Cool » me rappelle incontestablement THE VELVET UNDERGROUND avec cette façon nonchalante de chanter, mi-punk, mi-libidineuse. Cela donne à ce morceau blues rock un rôle d'ouverture pour le moins aguicheur qui fonctionne parfaitement. Ça sent le whisky et le bar à la tombée de la nuit comme la promesse d'une soirée mouvementée. On se laisse ensuite entraîner doucement par « Inside My Head » qui reste sur cette ligne bien dessinée par le titre précédent avant que tout ne commence à vraiment s'agiter avec « Everybody For Themselves ». La justesse quelque peu relative du chant parfois donne incontestablement un aspect punk à cette musique qui pourtant ne l'est pas plus que ça. Mais ça reste forcément agréable et réussi avec de très bon soli joués au bottleneck. Avec un style comme celui-ci, on n'échappe pas aux ballades et voici la première avec « Peace of Mind » qui a tout de la complainte country. La voix éraillée de DAELL fonctionne à merveille sur ce morceau malgré quelques petits doutes sur sa justesse à certains moments. Dommage car le titre s'en serait vu encore plus agréable. On trouve aussi du bon blues rock avec « Eff That » ou « Baby I Just Might » et rock plus gros avec « I Don't Mind », « Jack & No Spare », « Dirty Pool Player »... Mais la country n'est jamais très loin avec des morceaux comme « Kickin' The can ».

Cet album de THE BULLHOUNDS est satisfaisant mais j'aurais quelque peu tendance à regretter que le chant n'ait pas été mieux traité. En effet, sa justesse est parfois relative et c'est bien dommage. L'album resté néanmoins intéressant et c'est déjà ça.