En sept ans de carrière discographique et avec déjà quatre albums dans les bacs, Joanne Shaw Taylor vient nous présenter son nouvel opus à l'apparence sauvage, "Wild". Depuis le début de sa carrière, la guitariste et vocaliste découverte par Dave Stewart (ex-Eurythmics) se positionne discrètement comme une référence en la matière de blues comme Ana Popovic.

Ce nouvel essai n'a de sauvage que son nom, car au niveau musique, la britannique distribue des compositions nuancées et appliquées. Tour à tour, elle vient marcher délicatement sur les traces des aînés sans complexes par des approches parfois big band, parfois déluré ou country. Joanne sait aussi tutoyer les essences de jeunes prometteurs comme Joe Bonamassa, voire des tendances plus rock tel un Gary Moore. Tout au long de cet ouvrage, le blues est vivant et bien imprégnant. Son jeu de six cordes sait se faire discret et solide sur les parties rythmiques et riffs mais surtout redoutable et propre lors des escapades solitaires.

Sa voix sait nous émouvoir par son timbre légèrement éraillé, ce voile colle parfaitement à l'esprit du blues et à la vie rude qui entoure cette musique.

Joanne n'est pas une artiste démonstratrice, son talent sait se confirmer par la qualité des morceaux, par ses compétences techniques et son esprit d'adaptation, de retranscription de thème renommé. Ce n'est pas "Summertime", oeuvre de George Gershwin, qui viendra contredire mon propos. La musicienne vient poser ses lignes de guitare avec délicatesse et brio.

"Wild" est un album en harmonie avec l'orientation musicale du genre, il ne s'égare peu des sentiers battus mais par son approche contemporaine il est en mesure de venir participer à la construction d'un renouveau et d'un nouvel intérêt pour ce courant que l'on appelle le Blues Rock.