Second effort pour les Sallanchards de DREAD UNION BLOOD. Après un premier EP passé par les mains expertes de Black.Roger, je reprends le flambeau en m'attaquant au second enfant sobrement nommé « Part II ». Le quatuor réunissant deux fois deux frères commence à faire son trou et propose donc un disque qui est résolument sous le signe du Sludge. Amis fans de gros sons bien boueux et emplis de groove, vous êtes chez vous !

Les quatre poilus nous rentrent dedans sans crier gare à l'aide d'un growl bien gras et d'une rythmique en béton armé ! « Berlin » arrive, les clichés du genre aussi. Mais bien loin d'être une copie conforme des formations bien connues, on rentre dans un univers bien plus hardcore qu'il n'y paraît. Car si, comme moi, vous vous en remettez à ce que le terme définit communément vous serez surpris. Alors certes, le boueux et la lourdeur sont bien présents ici (je pense notamment au titre « Blood Union Dread », tapant dans ce qu'on peut appeler le « southern »), mais le hardcore se fait aussi entendre par des dissonances (ah la quarte augmentée !) ou par des parties dansantes où le mosh serait le bienvenue. La symbiose des deux est impressionnante : on se demande même à l'avance comment le groupe va-t-il opérer son prochain break.

Mais le HxC n'est pas une fin en soi. DUB nous offre aussi des musiques plus équilibrées à l'image de « Label*74 » qui est un vrai hymne à la répétition et (surtout?) à l'élévation spirituelle. Par quels moyens ? Solutions aqueuses peut-être... Ma théorie tombe à l'eau si l'on part du principe que ce « Label*74 » soit en fait un moyen que le groupe a trouvé de revendiquer son origine. Bah oui, Sallanches, Haute-Savoie, département 74, tout ça...
« Cheer Modesty » est un peu le calme avant la tempête. Ces trois minutes toutes mouillées en fond une sorte d'interlude si l'on compare les longueurs des différents titres composant cette « Part II ». Cette musique n'en pas moins intéressante, bien au contraire, c'est d'une beauté ! Pas de distorsion, de fuzz ou quoi que ce soit. Une guitare, une voix, point.
Enfin, le sixième titre vient tout achever et ce dans tous les sens du terme : achever cet EP tout d'abord car dernier titre, mais aussi achever l'auditeur après ce calme mélodieux. Là, c'est cash, brutal. Quoi de mieux que « Dreader Than Dread » pour finir une demie-heure d'écoute ?

Au travers de cette « Part II », les Haut-Savoyards ont démontré que le mix de styles ne leur faisait pas peur. Au contraire, la symbiose musicale dont fait preuve DUB nous choque tant elle est naturelle. Aucune piste ne semble fausse, la sincérité augmente d'ailleurs jusqu'à atteindre son apogée avec les deux derniers titres, l'un pour sa composition épurée mais touchante et l'autre pour son écriture brute et rappelant les origines. Dans tous les cas, c'est un sans faute !