CHRONIQUES D'ALBUMS




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LILIUM SOVA
Lost between mounts and dales / set adrift in the flood of people [ 2016 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 42 - Style : Metal instrumental
Informations :
Interview :
Contact label :
Contact groupe : https://www.facebook.com/liliumsova/?fref=ts https://liliumsova.bandcamp.com/
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 13 novembre 2016 - Chroniqueur : Eniok
 

Je trouve que les albums entièrement instrumentaux sont, de base, très intéressants. Il y a toujours une histoire, une émotion à découvrir, un sens caché, de multiples interprétations. Lorsque c'est bien fait, on prend souvent du plaisir à réécouter un album instrumental pour y découvrir toutes les lectures de celui-ci.
Le groupe dont il est question ici ne déroge pas à la règle. Il s'agit des Suisses de Lilium Sova. C'est un groupe créé en 2006 qui a sorti deux albums avant-gardiste: mélange de post-hardcore, noise et free jazz. Ne fuyez pas, ça peut faire peur décrit comme ça mais leur dernière sortie est bien loin de la catégorie "noise".
En effet, Lost Between Mounts And Dales / Set Adrift In The Flood Of People, leur dernier album donc, est composé d'instruments de metal "classique" à savoir basse, batterie et guitare. Mais c'est plus complexe que ça. Comme vous l'avez sans doute remarqué, cet album a deux titres. Il est effectivement en deux parties. La première qui s'appelle Lost Between Mounts And Dales (qui signifie "perdu entre les montagnes et les vallées") ne contient pas de guitare, à la place il y a du violoncelle. Il laissera sa place à la guitare lors de la seconde partie Set Adrift In The Flood Of People (qui signifie en gros "à la dérive dans la surpopulation/le flow de gens") qui commence après Ofkaeling, la piste 6.

La première partie est très lancinante, en down-tempo, qui donne un fort côté nostalgique accentué par le violoncelle, très présent sur les six premiers morceaux. A noter également que le dernier de la première partie est bien plus long que les autres, 8 minutes 50. La musique n'est jamais brutale ou violente, elle semble plutôt nous agresser de regrets et de culpabilité.
Le tempo s'accélère lors de la seconde partie, là ou le violoncelle se fait totalement ravager par la guitare et le martèlement de la batterie qui détruisent toute l'ambiance installée par la première partie. Rassurez-vous, le résultat n'est pas non plus inécoutable, le tout se fait de façon à ce que ça ne choque pas non plus l'auditeur. La nouvelle ambiance se veut toujours aussi lancinant mais en plus elle paraît bien plus sale, malsaine. Cependant, il y a pas mal de riffs de guitare accrocheurs et de montées majestueuses (comme dans Invisible in Swarm).

A présent, voici ma lecture de cet album, c'est une interprétation comme une autre mais je pense que c'est une piste de réflexion plausible. Après tout, c'est à vous de faire votre propre ressenti, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise interprétation.
Le concept de cet album pourrait être une réflexion sur l'urbanisation, la surpopulation et les conséquences qui en découlent. Le violoncelle de la première partie nous emmène dans des vallées et des monts, pour nous perdre dans la nature, d'où le titre de la partie, pour nous montrer la splendeur de celle-ci mais surtout pour nous montrer que cette beauté naturelle que la Terre nous offre, nous l'avons perdu ou nous sommes en train de la perdre, caractérisé par la mélancolie procurée par le tempo ainsi que par le violoncelle. Violoncelle qui ajoute au côté folklorique, naturel que la musique qui favorise donc l'immersion dans l'album.
Par contre, dans la seconde partie, nous sommes très vite pris dans un torrent musical torturé bien plus rapide et grinçant que précédemment. La musique prend même une tournure sludge metal (piste 9 Sudden Craze) qui rappelle les débuts du groupe. Ce qui symbolise d'après moi l'urbanisation massive, l'emprise de l'Homme sur la nature, ravageant même les monts et les vallées tranquilles et présentent depuis les premières heures de la planète. Le titre fait aussi référence à ce qui en découle: une surpopulation qui finie par nous isoler, nous rendre dépressif. Je m'appuie notamment sur le titre "Invisible In Swarm" qui signifie "Invisible dans l'essaim". Nous n'avons plus notre identité propre, nous sommes perdus dans "l'essaim", le flow de gens. Et de tout ça ressort énormément de culpabilité, exprimée par les moments tristes et agressifs des riffs post hardcore presque chaotique de la guitare, héritière du violoncelle.
Pour confirmer tout cela, on peut observer l'artwork à l'intérieur de la boîte (c'est un CD en format digipack, donc pas de livret). La face visible du digipack est pas spécialement beau et évocateur, il est juste en noir et blanc représentant un pont avec un peu de verdure, ça annonce le côté nostalgique de l'album. Par contre dedans, bien que ça soit toujours en noir et blanc, on peut reconnaître sur la partie gauche des arbres sans feuilles, sous un ciel blanc, donc de jour. Et sur la partie droite, c'est le contraire, des immeubles à pertes de vue, sous un ciel noir, nocturne, éclairé seulement par les lumières de la ville.

Voyons maintenant les points positifs et négatifs de cet album.
Points positifs: La musique est très bien composée, les ambiances très travaillées, c'est un album qui s'enchaîne naturellement, sans coupure pendant 42 minutes bien rapides à mon gout. La présence du violoncelle est originale et très appréciable, qui se détache de la présence d'une guitare. Il doit y avoir plein d'interprétations de qualité à découvrir en prenant la peine d'écouter l'album.
Points négatifs: la pochette est pas forcément belle, ni laide mais elle ne va pas spécialement vous marquer ou vous faire envie, bien qu'elle reste dans le thème de la musique. Il faut aussi aimez la musique instrumentale sombre et triste voire un peu malsaine pour apprécier pleinement l'album. D'ailleurs, il vaut mieux l'écouter d'une traite dans sa totalité. Et son écoute n'est pas forcément adaptée à la fête entre potes, ce n'est pas un album très facile d'accès bien qu'on puisse l'apprécier sans chercher de signification.









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