Unklar, très jeune groupe français, nous présente son premier album : Lost. Etant un projet tout d’abord expérimental, la musique d’Unklar, sombre et mélancolique, est ambivalente. Tantôt elle tombe dans les clichés de la musique gothique tantôt son aspect très personnel se révèle.

La musique se base principalement sur le violon et le piano, la guitare faisant rarement surface. Les percussions alternent gong et percussions de musique ambiante moderne (batterie / beats). Les chants masculins, ou plutôt les paroles, emploient des effets robotisants et assombrissants. Les chants féminins, eux, sont clairs, mais ne sont pas lyriques.
Les mélodies instrumentales sont, dans l’ensemble, basiques et très coulées. En ce qui concerne le piano et le violon, c’est plutôt réussi : les compositions sont très émotionnelles. Par contre, les synthés prennent parfois des allures de musique de documentaires ou de cours de biologie : trop artificiels. Les effets appliqués à la voix masculine rendent un effet gothique underground très intéressant. Malheureusement, la voix féminine ne rend pas vraiment aussi bien. Premièrement, la chanteuse semble trop se retenir : la voix est étouffée, et ne s’élance jamais. Deuxièmement, le chant, est parfois trop faux et prend parfois des allures pop. Dans l’ensemble, il y a de l’idée, mais ce n’est pas toujours bien mis en forme.

Pour un album petit budget, ce n’est pas mal du tout. La musique conserve un aspect personnel et une fragilité propre qui lui procure son intérêt. Peut-être que la chanteuse soignera son chant et que Unklar aura la possibilité d’enregistrer un prochain album dans de meilleure conditions. En tout cas, cet album annonce le bon potentiel du groupe et l’on peut lui espérer un avenir propice.