Corbeaux est un petit groupe français ayant fait ses preuves au sein de la scène post-rock, noise-rock et tout pleins de sous-genres avec un tiret, il nous revient avec un nouvel album appelé « Kind Words ». Et en plus de parler de la pochette, je dois m'arrêter sur le packaging du CD car vraiment, ça fait plaisir de voir des trucs comme ça ! Le CD est rangé dans une petite boîte en carton noire, qui s'ouvre par derrière, renfermant le CD et le petit livret. L'artwork est imprimé en argenté sur la face du boîtier donnant un rendu magnifique, qui brille et pareil pour le dos, où on dirait que tout a été écrit à la main. Et le tout est bien solide. Voilà, merci au groupe et au label, ça c'est du beau travail et je tenais à le souligner ! Concernant l'artwork, je ne suis pas sûr de savoir ce que ça représente, on dirait une fenêtre triangulaire, sur le toit d'une maison. Mais la fenêtre est condamnée. La pochette est assez « mathématique » dans le sens où il y a des formes géométriques simples qui composent le dessin : Le triangle pour la fenêtre, le rectangle pour le toit et le cercle pour la lampe en haut de la fenêtre, rappelant un peu la musique millimétrée de Corbeaux. Normalement la pochette est rouge mais je préfère largement le rendu argenté du boîtier.

Embarquons donc dans le monde tortueux de Corbeaux. Je dois bien reconnaître que je ne connais pas plus que ça la discographie de Corbeaux, et la première chose que je remarque, c'est la qualité de la prod et du mixage. Afin d'accentuer l'oppression de la musique, la basse a été mise bien en avant et le chant est un peu effacé. Le tout est submergé de réverbes et de distorsions, ce qui nous met dans une ambiance malsaine que je trouve, bizarrement, très « mécanique ». Je dis « bizarrement » car venant d'un groupe s'appelant « Corbeaux » je m'attendais à quelque chose de très viscéral, rien que par le chant, je m'attendais à un chant hurlé comme si le chanteur était écorché vif. Comme un peu Black Sheep Wall, mais eux, leur musique est aussi un peu « mécanique ». En fait, Corbeaux se rapproche de Saison de Rouille, qui pour le coup est beaucoup plus mécanique, même au niveau du chant. Cependant, la musique de Corbeaux, c'est quelque chose de sale qui t'agresse, malgré son côté math-rock, les quelques blasts rendent l'album imposant, comme s'il fallait s'en méfier. Je pense que c'est typiquement le genre de groupe qui propose des supers prestations lives, et, sur album, si on veut pleinement apprécier, il faut se mettre dans l'ambiance, sinon vous risquez de ne pas être réceptif à la musique. Après, l'album n'est pas long, 32 minutes c'est plus que correct (c'est la longueur du morceau « Metallica » de Black Sheep Wall justement). Ca passe tout seul si on aime le style, mais ça s'adresse exclusivement aux fans du genre. C'est pas plus mal, Corbeaux reste intègre et je pense que c'est important pour la crédibilité du groupe.
Ce n'est donc pas l'album de l'année pour ma part, car ça manque de morceaux accrocheurs, qui vont nous faire revenir sur l'album, mais comme je l'ai dit plus haut, c'est de la musique de live, et pour le genre, ça reste du très bon.

Points positifs :
- Le packaging du CD, c'est bien pensé c'est magnifique, encore merci au groupe.
- Je ne pense pas que cet album dépaysera les fans de Corbeaux...

Points négatifs :
- … mais il manque peut-être une prise de risque.
- Il manque aussi de morceaux mémorables, là ça s'écoute d'une traite (et il est pas très long, donc c'est pas vraiment un point négatif).