Bien que l'hiver touche à sa fin chez nous, ce n'est pas le cas en Finlande avec la sortie du troisième album de Wolfheart ! Après deux albums très bien reçus par la critique, le groupe nous présente cette fois « Tyhjyys » qui signifie en finnois « Vide » ou plutôt « Vacuité » (« Emptiness » en anglais). Ils officient dans le death mélodique typique de Scandinavie, et je précise, leur style se rapproche plus d'un melodeath suédois que de Children Of Bodom par exemple. La pochette est sobre mais à son charme. Elle est grise (un peu marron) avec dessus le logo en noir et un paysage enneigé, supporté par une sorte de cadre noir avec des têtes de loup et en bas, il y a un flocon de neige et le titre de l'album. L'artwork fait plutôt penser à un album de pagan black.

Mais il n'en est rien ! L'album débute sur un morceau instrumental très beau, qui laisse présager une certaine mélancolie. Qui va s'accentuer au fil de l'album. Sur « Boneyard » le second morceau, le chanteur nous présente son growl solennel, qui rend la musique très froide mais majestueuse. Les tremollos sont incessants sur « Boneyard », ça peut être perturbant voire lassant mais je trouve que ça colle bien avec l'atmosphère glaciale de l'album. Sur le prochain morceau, on fait volte-face ! « World On Fire » qui pour le coup, n'inspire pas à la fraicheur, mais qui reste melodeath assez classique avec ses touches orchestrales lors des refrains. On arrive déjà à la moitié de l'album avec « The Flood » qui se veut très douce, elle incite à la contemplation de ce paysage dévasté par l'hiver, où rien ne vit à part les loups. « The Rift » par contre va vous réveiller, il est composé en grande partie de blasts mais alliés à des superbes orchestrations rendant le tout vraiment grandiose ! Avec un solo super-cool à la fin ! Avec la piste suivante, on retourne dans l'atmosphère froide, sublimée une fois encore par des orchestrations. Orchestrations, que je trouve un poil trop mises en retrait. Ça reste efficace, mais je pense qu'il y aurai eu moyen de faire encore mieux à ce niveau-là. Ensuite, « Dead White » se lance et je trouve que c'est le morceau le plus lourd. Mais uniquement lors d'un certain riff bien écrasant, mais qui s'envole lors des refrains. Et on arrive déjà au dernier morceau « Tyhjyys », et oui, cet album est passé très vite, faut dire que je ne me suis pas ennuyé une seule seconde, c'était très agréable. Et ce morceau est empli de mélancolie, soutenue par un très beau solo vers la fin.
Est-ce que cet album a des défauts ? Oui. Je trouve qu'il reste assez classique dans ses structures musicales. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est de déjà entendu mais il manque un peu de folie, de prises de risque. Malgré tout, ça reste un album de grande qualité.


Points positifs :
- Le chant est très puissant et colle très bien à l'aspect folklorique de la musique.
- On ne s'ennuie pas pendant les trois quarts d'heure, l'album est varié, on passe d'un morceau contemplatif à un morceau rentre-dedans.
- La prod de manière générale est très bonne....

Points négatifs :
- … sauf je dirais, pour le mixage des orchestrations qui manque d'intensité.
- L'album ne révolutionne pas le genre non plus.