Youpi, les revoici ! C'est pas qu'ils nous auraient manqué mais c'est tout comme ! Surtout vu leur niveau actuel de maîtrise niveau informatique : non, c'est pas majuscule, point et retour à la ligne, Psykup fait dans le style Ctrtl + Alt + Fuck !
Après neuf longues années d'absence, les toulousains reprennent donc les hostilités là où ils les avaient laissées. Une marque de fabrique inchangée, à savoir : une base métal/hardcore accouplée à une créativité foutraque empruntant des sonorités dans une corne d'abondance musicale pour construire des morceaux où aucune règle élémentaire de la composition n'est respectée (on pensera ici à Mr. Bungle) ; une rage inextinguible savamment maîtrisée qui demeure intacte, faite de riffs mastodon, de hurlements, de cris, de growls dosés juste comme il le faut.

Alors, vous les néophytes, vous l'aurez peut-être compris, on n'enferme pas Psykup dans une (ou des) case(s) musicale(s). Psykup fait du Psykup, ou à la rigueur de « l'autruche core » (style inventé par leurs soins) point barre. C'est métallique, c'est barré et c'est surtout une musique qui réussit à être à la fois spontanée et rentre-dedans sans faire simplement dans le bourrinage de bas étage. Les compos sont travaillées et intelligemment construites.

Ctrl + Alt + Fuck, pour les fans ou les simples connaisseurs de la formation occitane, est donc un album dans la lignée de ce que sait faire le groupe, à ceci près, que les titres sont plus ramassés (finis les morceaux de 10 minutes!) et moins éparpillés niveau créatif. Moins éparpillés certes mais non moins inspirés : « Violent brazilian massage » qui ouvre l'opus et « The intelligence » transpirent le hardcore à plein nez, « We will win the war » a des relents émo/pop certains, « Shampoo the planet » a quant à lui des accents funk et « Ssanta clauSS » flirte avec le punk/alternatif. On remarquera également un éclectisme instrumental fort à propos avec l'utilisation d'un nyckelharpa (« Crisis of today »), de cuivres pour un « Cooler than god » prenant par moments des airs de big band métallisé, de guitares flamenco et de trompette espagnole sur« The long ride home ».
Psykup opère donc un retour largement réussi sur la scène hexagonale en insufflant une dynamique musicale inspirée et salvatrice qui fait du bien aux oreilles. Les amis de l'autruche font partie de ce cercle métallique assez fermé, constitué par des groupes à l'identité musicale forte ( pour citer quelques exemples : les groupes du collectif klonosphère) se démarquant de la masse par des qualités de composition et d'interprétation ainsi qu'une créativité hors pair.
En lui souhaitant tout le succès et la reconnaissance qu'ils méritent, précipitez-vous sur cette nouvelle galette !