Dirt Forge est un groupe danois de Sludge Metal. Après un EP sorti en 2015, le groupe sort cette année Soothsayer, leur premier véritable album. A vrai dire, cette intro est complètement banale car je ne sais pas trop comment aborder cette chronique. On va donc étudier l'artwork : la couleur dominante ici est le vert, une couleur que j'associe au sludge justement, car, en plus d'être assez utilisé, il rappelle quelque chose de crade (dirt justement signifie sale). On y voit une femme dans une forêt qui ne semble pas accueillante qui reçoit une lumière ou elle tire un laser par ses yeux. Comme « Soothsayer » signifie « devin », peut-être que la femme reçoit de la connaissance à travers ses yeux. Bref c'est un peu vague mais le dessin est très joli (notamment au niveau des cheveux qui se mélangent aux branches).
Ça m'a l'air assez classique mais ça donne envie d'aller écouter.

Ça commence de façon assez chaotique, du sludge classique mais efficace. Influencé par Crowbar ? C'est catchy, voire groovy, c'est assez agréable. Le rythme est soutenu tout le long par un changement de tempo pas trop fréquent mais qui permet de renouveler les compositions, qui peuvent paraître un peu trop lourdes et soûlantes à force. Mais il n'en est rien car dans la tracklist, on constate des pistes qui tirent vers les 7-8 minutes. Et là, Dirt Forge installe une atmosphère pesante, toujours un peu sale, mais aux relents stoner doomisant. Un peu à la High On Fire ou bien Hark. Ces passages planants sont assez bien maîtrisés et ne sont pas trop long donc ça va, ça ne lasse pas. On notera un morceau assez hardcore dans la forme, car il s'agit du plus court (1min30) qui secoue un peu l'auditeur après un voyage torturé de plus de 8 minutes. Un album assez homogène mais qui dure un peu vers la trilogie de fin : les trois parties de Soothsayer, même si la dernière partie nous prend bien grave à sa montée en puissance et son explosion écrasante !
Au niveau du riffing en général, ça me fait beaucoup penser à Black Sabbath, alors on parle de sludge metal, mais la guitare sonne un peu doom, un peu psyché. Elle est évidemment envahissante (elle ou la basse), qui est très grave mais soutenue par une production excellente, par Chris Fielding ( Conan, Electric Wizard, Primordial etc...) qui sait donc produire du sludge « façon Conan ».
Le chant par contre est un peu monotone et n'est pas extraordinaire pour du sludge, disons qu'il fait le taf mais ça s'arrête là. Au moins, il sait se mettre à l'écart lors des passages planants, heureusement d'ailleurs...

Pour conclure, 45 minutes assez complètes, très agréables pour ma part, qui n'aime pas spécialement le sludge. Je pense que c'est le genre de groupe sympa à voir en live, qui doit installer une bonne ambiance. Donc pour un premier album, c'est très satisfaisant !

Points positifs :
- Les ambiances et les changements rythmiques.
- La production est excellente.
- L'artwork est très beau.

Points négatifs :
- Le chant un peu trop monotone à mon goût.
- Il y a quand même quelques fois des longueurs.