Après 4 ans, voici le retour de l'excellent groupe français de brutal death : Psychobolia. Ils reviennent avec un album nommé « Chiaroscuro » et chez un label français assez connu Great Dane Records, qui produisent pas mal de bons groupes (allez, au pif Fleshdoll et Post-Mortem).
Le groupe s'est formé en 2003, mais a tout de même un line up assez stable, le guitariste John Carricaburu et le batteur Grégory Martin étant présent depuis le début. En revanche, la place de vocaliste a un peu bougé. Après Caroline Conrad qui est restée sur le premier EP et le premier album, c'est maintenant Ginger Sternwood qui occupe le poste de front woman depuis 2012 (donc depuis le précédent album).

Concernant l'artwork de « Chiaroscuro » on peut de prime abord le trouver étrange, pas forcément laid mais... pas banal. En effet, pour le comprendre il faut avant tout comprendre le concept de « clair-obscur », ou « chiaroscuro » en italien (ah ! J'en vois au fond qui ont déjà compris là où je voulais en venir). Le clair-obscur c'est une technique de peinture, qui permet de faire ressortir du relief, et notamment de faire apparaître des formes qui ne sont pas censées être là de base. Et oui ! L'artwork (que je trouve très beau au passage) réalisé par Paolo Girardi, est du clair-obscure morbide où ressort le visage d'un cadavre sur un fond de paysage antique délabré (on y voit des colonnes en bas).

On va donc commencer par un petit bémol et encore c'est pas sûr, il en va de mon avis personnel mais j'aurais bien aimé que la musique soit à l'image de la pochette, sous forme de clair-obscure, avec quelque chose qui ressorte complètement de l'album. Je précise que je peux me tromper mais je n'ai pas remarqué d'espèce de clair-obscure musical c'est un peu dommage, je suis peut-être passer à côté de quelque chose, je vous invite donc bien évidemment à écouter l'album en essayant d'y déceler un quelconque relief.
Mais sinon, est-ce un bon album ? Evidemment ! Nous avons là un excellent album de brutal death ! Voici donc ces principales qualités : Sa durée, car il n'est ni trop long ni trop court (38 minutes). Malgré ses 12 titres (pour une grosse demie-heure, ça nous fait des morceaux assez court, entre 2 et 3 minutes) chaque piste va être différente, nous avons donc un album qui passe très vite, qui ne saoule pas et qui nous défonce bien comme il faut. Dès le premier morceau, on n'est pas ménagé. Le mixage est également bien géré, on entend tous les instruments, même si quelques soli ne marque pas suffisamment (sûrement à cause de leur longueur bien trop courte). On est pas sur du technical c'est vrai mais le petit solo en fin de morceau (bien aigu) ça fait vite déjà entendu, par exemple chez Aborted.
Mais quant à la prod, même si elle est plutôt bonne pour du brutal death, on est dans de la musique bien lourde, manque un peu d'impact, quand on la compare avec un autre album de brutal death sorti cette année, Necrobreed de Benighted. Enfin, on ne peut pas tellement comparer, mais c'est une bonne transition pour parler du chant. Pour le coup, Ginger Sternwood a une voix dévastatrice mais qui n'est pas assez percutante comme chez Benighted (là encore je pense que c'est dû à la prod mais je peux me tromper). Mais par contre, je trouve parfois le chant un peu monotone. Même si on a du scream qui me rappelle Awaiting The Autopsy, (donc c'est bien) ça manque selon moi de hargne en ce qui concerne le growl.

Mais nous sommes sur un album à la fois lourd et puissant, qui donne envie de tout détruire ! Avec, certes, quelques défauts minimes, cependant ça reste un album que je juge incontournable pour les amateurs de brutal death. Il faut encourager les bons petits groupes de chez nous, et, chose peu commune, c'est quand même une femme qui growl, non pas qu'il faut être indulgent, mais c'est suffisamment rare donc il faut le signaler !
Pour ma part, je ne suis pas déçu, typiquement le genre de groupe que je voudrais voir en concert et qui sera dans mon top album death de cette année !