Les grands espaces glacés et désolés ont depuis toujours influencé les formations venues du Nord de l’Europe, la rudesse du climat, les nuits qui n’en finissent pas, la solitude ont contribué à forger un caractère fort, une originalité particulière à la musique de ces gens venus du froid. Cependant quelquefois l’exception confirme la règle et les « coupables » sont pour l’occasion suédois ! Le projet qui nous intéresse ici se prénomme Cronian, je parle de projet car en effet il n’est composé que de deux membres et pas des moindres puisqu’il s’agit de Oystein g. Brun (Borknagar) et de M. Vintersorg !
Au vu de la qualité habituelle des albums de ces deux groupes, on pouvait s’attendre à ce que « Terra » soit d’une qualité et d’un niveau irréprochable, et bien à ma grande surprise ni la production ni l’inspiration ne sont au rendez-vous, et c’est bien à un disque de seconde zone auquel je suis confronté …

« Terra » se veut etre un opus représentant les immensités désertiques et figées du grand Nord, un hommage à la beauté vierge et éternelle de la nature. Malheureusement, rien de tout ça ne transparaît tout au long du voyage, bien au contraire les différentes instrumentations pseudo symphoniques et électroniques censées définir la structure première de cet opus ne sont pas dignes d’intérêt tant celles ci sont pompeuses et dégoulinantes de prétention. Amis amateurs d’instruments acoustiques et autres percussions monolithiques, passez votre chemin car rien de tout ça n’existe dans ce monde fait de bric et de broc post pop apparemment expérimental et qui pourtant ressemble à si méprendre à une façon de faire déjà bien établie chez Borknagar ! En effet, le coté épique est bien présent mais étouffé par des « tonnes » d’effets en tous genres … seule les qualités vocales évidentes du sieur Vintersorg sont dignes d’intérêt, en particulier sur le titre d’ouverture « Diode Earth » seul morceau décroché de la banquise et flottant perdu sur l’océan de médiocrité qui compose le reste de cette réalisation. Constat amer mais réaliste, le rendu sonore quant à lui est plutôt de bonne qualité, même si la puissance n’est pas au rendez-vous ! Ceci étant le défaut récurant tout au long des 46 minutes que dure cette fonte des neiges irrémédiable.

Bref je ne m’étendrais pas plus longtemps sur le sujet, le point culminant de la non-musicalité étant atteint sur « The Alp » risible glaçon mélodramatique tout simplement catastrophique ! Certes ma chronique est sévère, mais je ne peux laisser passer le fait que de toute évidence seul le nom des deux protagonistes à suffit pour éditer un tel désastre. A oublier….