Ce projet metal avant gardiste mené par le Suisso-américain, Manuel Gagneux, a vu le jour au travers d'un premier essai éponyme en 2014. Le deuxième volet est paru en 2017 sous le nom de "Devil Is Fine".

Autant vous avouer que cet album ne peut laisser indifférent, certains le trouveront excellent, d'autres le jetteront aux oubliettes. L'exercice n'est pas accessible à tous, nombreux musiciens se sont cassés les dents lors de la réalisation d'un tel opus. Car Manuel Gagneux en aventurier des sons présente une approche ressemblant à des musiciens tels que Frank Zappa, Jaco Pastorius voire Steve Vai, version Flex-able.
Tout ce qui peut s'assembler, toutes dissonances évidentes, toutes nuances musicales s'entrechoquent pour créer un thème sonore. Ces mixages font donc rencontrer des ambiances metal avec des thèmes tribaux, des chants religieux, des sonorités electro, des boites à musique. Aucunes limites, tout ce qui sonne peut venir s'inclure dans les variations et expérimentations de Manuel Gagneux.
Ce touche à tout est en mesure de visiter par ces instrumentaux des atmosphères dub electro, des morceaux plus mélodiques ou mélancoliques, de reproduire des voix par des samples et ses synthétiseurs.
Le musicien possède une maîtrise de son sujet car les titres n'excédant pas trois minutes proposent un album proche des vingt cinq minutes afin d'interdire la saturation, l'overdose.

L'artiste s'impose comme une référence en la matière et mérite que l'on s'intéresse au moins une fois à son oeuvre. La curiosité saura vous convaincre ou vous repousser mais "Devil Is Fine" dégage une sensation d'étonnement, un besoin de revenir vers cet opus afin de comprendre ces messages, afin d'appréhender ces compositions.