Avec près de quinze ans d'existence et la livraison d'un septième album "Phantom Anthem", les américains se sont imposés comme une référence en matière de metalcore mélodique. Continuant sur leur lancée, ce nouvel opus ne s'écarte pas des sentiers battus, mais il vient explorer de manière plus approfondis des registres connus.

La recette est simple mais elle fait mouche à chaque composition, les musiciens utilisent l'alternance de rythmes dynamiques, saccadés à des ambiances plus mélodiques et progressives. Chaque composition apporte une nouvelle vision du metalcore version August Burns Red, les breaks ou chorus délivrent des parties de guitares acoustiques, tendance shred, rappelant le neo-symphonique, les guitares en harmonie façon heavy metal... Même si certains aspects se répètent le mélange ne surprend pas durant l'écoute mais il se fait attendre afin de découvrir chaque écart. Durant les riffs de base, le travail de la seconde guitare n'est pas en reste et pratique un travail solitaire important. Les deux guitares font parler les instruments dans des langages différents, s'accordant sans bavures. Les rythmiques sont intenses et imposantes, quelles soient issues de la basse ou de la batterie, elles malmènent les instruments pour une tenue exemplaire. Venant visiter des pratiques hurlées pour les instants torrides puis des passages clairs durant les breaks ou refrains, les voix savent se faire convaincantes et restituer l'émotion de l'instant.

Les onze titres se ressemblent dans la forme mais se distinguent dans leur format, ils mettent en valeur la maîtrise des cinq musiciens dans un registre allant des saturations aux mélodies, de la brutalité à la tendresse. Ils contribuent à confirmer les qualités techniques de chacun, des compétences de compositeurs évitant la surabondance en privilégiant la sensibilité de l'auditeur.

August Burns Red avait la lourde tâche de relever le défi posé par à un excellent album nommé "Found Far Away Places", "Phantom Anthem" sait se positionner comme le digne successeur de cet opus. Il sait surtout confirmer le potentiel du quintette.