Poussez les meubles, informez les voisins et surtout avant de pousser la galette dans le lecteur CD, prenez une grande respiration car ce deuxième volet dans la discographie des grenoblois va mettre le feu au parquet, va venir puiser dans vos capacités physiques pour vous laisser sur les rotules.

Alors ne prêtez pas attention à l'introduction angoissante de "Calvaire", le musée des horreurs ne sera que de courte durée... mais votre "calvaire" va débuter dès la deuxième piste. De "Resurrect the Scourge" à une courte pause respiratoire instrumentale "Area of Desolation" puis jusqu'à la dernière note de "Desecrate", l'auditeur reçoit une avalanche d'énergie et d'intensité.
On est vite pris dans des danses rappelant le wall of death ou circle pit au milieu du salon, les headbanging percutent les plafonniers lumineux, les stage diving se pratiquent depuis les canapés ou tables basses. Les guitares saccadées mettent à mal notre corps de métalleux, les rythmiques faisant office de mitraillettes viennent dynamiter tout ce qui bouge alentour. Quand arrive le tour de cette pause instrumentale, on se dit qu'il est temps de reprendre ses esprits mais ce moment est tellement réduit que l'assaut resurgit sans faillir nous remettant dans le mouvement.
Les novices en la matière supporteront difficilement ce magma musical, ce chant hurlé, ces rythmiques bastonnantes et guitares avaleuses de riffs. Les adeptes de la pratique savoureront ce travail précis évitant de devenir insoutenable par cette agressivité, par cette énergie brute livrant des obus à chaque note ou accord.

"Resurrect" ne peut s'associer à un renaissance du groupe mais il s'apparente à une confirmation par sa maîtrise, par sa musique captivante, par sa force de conviction. Le groupe doit confirmer ses débuts prometteurs en développant sa propre identité, en prenant un peu plus de risques pour ses futurs ouvrages.