Déjà deux ans que « Une Ombre Régit Les Ombres » est sorti. Cela fait déjà deux années que j’ai écouté pour la première fois cet album magistral, un album qui sentait bon le renouveau du Black/Death. Deux ans plus tard, je me retrouve encore une fois face à ce groupe Versaillais. C’est pour cela que je fais ces écrits, ces chroniques, c’est pour ces évolutions ou ces régressions, ces bouts de chemins et ces autoroutes, ces réussites et ces déceptions.

C’est pour ces histoires que j’écris, non pas que je me mette comme dictateur du bon goût, mais parce que tous ces groupes, toutes ces scènes, tous ces genres sont autant de réservoirs d’influences, de musiques qui méritent tous autant qu’ils sont d’être mis sur le devant de la scène, ne serait-ce qu’une minute.
Oui, ABDUCTION m’a encore retourné l’estomac, la tête, le cerveau, encore une fois je suis sous le charme de leurs créations aussi sombres soient-elles. Leurs titres dégagent toujours une singulière aura, ces gens maîtrisent le chaos et le tordent selon leurs propres désirs afin d’épouser à la perfection cette pensée compositrice informe. Comme un corbeau désireux de se repaître d’une carcasse en décomposition laissée là, sur le sol, sans sépulture adéquate, j’ouvre mes ailes et plonge dans cette œuvre. Ballotté, malmené entre noirceur aveuglante et douceur maladive, je me conforte dans cette position : je suis conquis, encore une fois.

Et je serai encore conquis lors des prochains méfaits du groupe, c’est certain. Aucune autre formation ne m’a autant donné d’émotions, et ce sur deux albums à la suite. Alors je m’en remet au bon vouloir des astres, dorénavant j’attendrai la prochaine offrande avec une impatience non-dissimulée, comme ce corbeau attendant patiemment sa prochaine charogne…