Il est difficile de révolutionner un genre qui est plus ou moins éteint depuis une vingtaine d’années. C’est moche à dire, et je m’en désole le premier, le grunge ressemble de plus en plus à une pâle copie de ce qu’il était dans les années 90. Les groupes d’aujourd’hui se contentent souvent de reprendre les codes du genre et de les distordre à leur bon vouloir, ce qui n’est bien-sûr en aucun cas condamnable, seulement j’aimerai pouvoir parfois retrouver l’essence même de ce crossover metal/punk sans aller rechercher dans mes étagères à CD les Nirvana et autres Helmet.
Ce constat s’applique plus ou moins à NOISS. Le groupe de Chambéry a sorti l’année dernière son premier EP éponyme renfermant quatre titres qui sont plutôt tournés vers un grunge adouci, un petit punk-rock bien gras. Ce n’est pas pour me déplaire à vrai dire ! Les titres sont plutôt bien composés et de bonne facture, et niveau instrumental il n’y a pas grand-chose à dire si ce n’est que c’est foutrement efficace ! Après, on aurait pu aimer voir un peu plus de diversité au niveau des riffs et notamment au niveau des introductions. Mais là où je pense qu’il y a faiblesse, c’est au niveau du chant : autant le chant « énervé » est puissant, mais à l’inverse le chant clair manque beaucoup de présence et d’identité. On a l’impression d’entendre un Kurt un peu fatigué, même si encore une fois cela reste fort honnête. Dans l’ensemble, le contrat est réussi, pourtant une énergie un peu plus fougueuse aurait été la bienvenue : ils ont le potentiel pour, il n’y a qu’à écouter « Neuroine ».
Alors oui, quatre titres c’est bien court pour se faire une idée, sachant que malgré ce visage d’adolescent que le groupe renvoie comme image, le projet tient plutôt bien la route. Il reste maintenant plus qu’à étoffer son son, se créer une identité forte, et enfin balancer l’album !