EREVAN continue son petit bout de chemin avec « Away From Lie To Truth », deuxième LP du groupe Breton. Leur première sortie m’avait déjà tapé un peu dans l’œil grâce à son côté Prog technique qui semblait être bien maîtrisé même si le côté froid du son ne me faisait pas partir au septième ciel.

Et ce constat paraît se répéter sur ce second opus. Encore une fois, la technique est au rendez-vous mais parait plus mesurée tout de même. Un nouveau visage se dessinerait-il ? Il me semble bien que oui car ici une histoire plus compréhensible se dessine à travers les titres eux aussi peut-être mieux agencés et introduits. Malgré ce gain de maturité, le son reste toujours le problème pour moi. La batterie sonne trop synthétique à mon goût, et les guitares (en dehors des soli) font plus office de nappe sonore à la manière d’un synthé d’où ce son qui reste froid mais qui pourtant s’est bien réchauffé depuis. Ces nappes couvrent d’ailleurs la guitare solo qui mériterait de plus exister notamment sur les titres instrumentaux comme « The Inevitable Crash » où elle est très peu distinguable.
Derrière ce récital de technique et d’ambiances qu’est « Away From Lie To Truth » se cachent tout de même quinze titres, ce qui peut être rebutant. La longueur paraît parfois vouloir écourter notre écoute tellement on se perd dans les informations qui voltigent dans ces titres. Cet album est bien bourratif, on ne peut se resservir que par gourmandise car sinon c’est l’indigestion directement. J’ai moi-même eu du mal à le finir en une fois tant il est dense. Mais c’est lors de titres comme « The Day Before » que l’on se convainc de rester attentif tant les surprises comme celles-ci sont agréables. Inutile de vous dire quel a été mon titre favori je pense ! Même s’il n’est pas le plus « brutal », « The Day Before » est celui qui m’a le plus touché du fait de sa composition plus personnelle, plus atmosphérique. Ça fait du bien d’avoir un peu d’oxygène dans cet univers bourratif !

« A Way From Lie To Truth » n’est pas un album équilibré, il est rentre dedans : pour l’écouter entièrement, il faut vouloir bouffer du Heavy Prog pendant une bonne heure ! Mais passé ce fait, on sort satisfait de son écoute. Quelque peu rébarbatif par moment, il sait tempérer ce défaut par une bonne dose de simplicité musicale afin de nous reposer les oreilles. Quelques points sont encore à revoir comme cette batterie et le mixage/mastering, mais petit à petit on se rapproche de la perfection.