Un sacré fossé sépare le GODSMACK que j’ai connu lors de mon adolescence et celui d’aujourd’hui.
Ne serait-ce qu’en terme de visuel, les Américains ont sacrément évolué ! Leur musique suit elle-aussi ce schéma, passant de références Néo à un Metal Alternatif pour enfin finir aujourd’hui dans un Rock accessible, « commercial » pour reprendre les mots de Sully Erna.
Pour ceux qui attendent un retour aux sources, cet album n’est pas celui que vous souhaiteriez. Toujours pour citer Erna, GODSMACK est un « groupe de Rock, pas de Metal ».

Bon, je suis d’accord avec le chanteur, je trouve juste dommage d’en arriver à renier un passé qui est inhérent et plutôt caractéristique du nom du groupe. Car pourtant, ce passé que l’on veut effacer se ressent tout de même fortement au travers des titres, des riffs, des rythmes utilisés par le groupe : on est, que les membres le veuillent ou non, dans un Néo Metal plus que dans un Rock pur et dur. Je trouve d’ailleurs que ce remaniement stylistique rappelle furieusement Papa Roach et ce surtout au niveau des artifices sonores, des effets utilisés. Là où beaucoup de monde peut y voir une perte de qualité, je trouve surtout que c’est la maturité qui s’exprime ici car je n’ai pas l’impression d’avoir perdu quoi que ce soit si ce n’est un côté groupe à adolescents. L’accessibilité peut aussi rebuter, ce que je peux comprendre aisément, mais ce n’est pas non plus à mon sens une preuve de déchéance musicale. Du moins pas ici.
L’album contient beaucoup de titres calibrés pour une diffusion radiophonique, entre 2 minutes 52 et 4 minutes 44. Tous ces titres sont chacun des tubes en puissance, des musiques au format plutôt simple mais ô combien efficace. C’est d’ailleurs exactement ce que l’on peut lui reprocher. L’efficacité est de mise, mais niveau diversification c’est vraiment maigre. La tracklist est aussi dans mon viseur : trop linéaire à mon goût, elle ne fait que rendre compte des titres qui défilent sans réelle cohérence. Dommage, il y avait sûrement quelque chose à faire ici, sachant que quelques ballades se trouvent dans les onze compositions que « When Legends Rise » contient…

Avec ce nouvel album, j’oscille entre nostalgie et surprise.
Je suis nostalgique tout d’abord car ce « When Legends Rise » me rappelle fortement ma découverte avec Papa Roach, Staind ou même Avenged Sevenfold, lorsque je me cherchais encore musicalement parlant. La surprise est là lorsque je vois ce que sont devenus les Américains. Je suis bien-sûr agréablement surpris par la direction prise par GODSMACK. Elle n’est pas aussi marquée que ce que l’on voudrait nous faire croire, pourtant on ressent tout de même une certaine maturité émaner de ces nouveaux titres.
En bref, « When Legends Rise » me plait bien malgré son côté redondant. Je retiens pour ma part cette fougue qui ne faiblit pas…