Evilness est un groupe toulousain qui propose une combinaison de thrash/death/crossover puissante et sans relâche. Celui-ci sort son premier album intitulé « New perspectives, no evolutions » après un EP plutôt acclamé par la critique en 2013. D'un death metal mélodique, le groupe a décidé de faire le virage vers un thrash/death sans concession, mélodique parfois, agressif toujours. Bien que ce soit un premier album, la bande peut se targuer d'avoir un minimum de reconnaissance, ayant partagé la scène tout récemment avec Hirax par exemple.

La cover, tout d'abord, est une photo de la NASA ("Eclipse of the sun with view of clouds and vegetation", si vous vous demandez ce que ça représente !), agrémentée d'un logo somme toute assez classique. Le livret est dans la même veine, dans les mêmes tons. Choix étrange pour un groupe de thrash/death où on s'attend à voir du vert fluo et du sang !

Côté musique, on saluera une production de qualité qui permet de distinguer sans problème tous les instruments, fait rare à souligner pour un premier album, notamment pour la batterie qui ressort très bien.
L'album s'ouvre sur une intro lancinante, puis nous explose aux oreilles avec « Basically defleshed », qui est une bonne fenêtre sur ce que va proposer le groupe : tantôt des riffs très accrocheurs, quelques passages mélodiques, des breaks en mid-tempo, avec une voix plus thrash que death, hurlé parfois presque comme cela peut exister dans le hardcore.
Si ce type de chant peut rebuter un peu (pas « fédérateur » comme un groupe de thrash, pas assez growlé pour être du death), il s'intègre malgré tout correctement à l'ensemble. Affaire de goût, je ne suis personnellement pas convaincu, cependant je suis persuadé que de nombreux auditeurs ne trouveront rien à redire concernant le chant.
Le morceau « Amok » propose un featuring avec Eric Forrest, ancien membre de Voivod durant la deuxième période du groupe, fin 90 et début 2000. Leurs deux voix s'entremêlent bien et le résultat est du plus bel effet.
Les morceaux s’enchaînent sans perdre en intensité, avec des morceaux très rapides (« Missing one piece », « Meeting lady death ») et d'autres plus mélodiques (« Burn », « Dreams »).

C'est au total une cinquantaine de minutes que propose ce premier album, qui arrive à produire quelques variations sans être inégal. Un bon premier jet qui prédit du bon pour la suite.