CHRONIQUES D'ALBUMS




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BARZAKH
Shallow Ocean [ 2015 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 41.08 - Style : Black expérimental
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.haarbn.com
Contact groupe : https://www.facebook.com/black.barzakh https://barzakh.bandcamp.com/releases
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 24 janvier 2019 - Chroniqueur : NegativeHate
 

Ma volonté de trouver quelque chose de nouveau me pousse à expérimenter énormément de genres, de styles, de courants. Je passe parfois du be-bop à la chillwave sans transition, pour finir sur du hip-hop Japonais à la Nujabes. Bref, je vais fouiner un peu partout.
Il m’arrive parfois de tomber sur un ovni musical, quelque chose d’inclassable malgré une dominante très facilement reconnaissable. D’autres fois, cette dominante s’estompe et l’on se retrouve nez-à-nez avec une créature difforme, légendaire…

Est-ce que Barsakh est une de ces créatures ? Je dirai qu’il se trouve à mi-chemin entre ces deux états. « Shallow Ocean » est, comme la préface du compositeur nous l’indique dans le petit livret, un projet très personnel et qui peut en dérouter certains. Mais n’est-ce pas la franchise qui transparaît dans le personnel ? La véritable question derrière cette réflexion est : peut-on comprendre la musique personnelle aussi bien que l’auteur lui-même ? Une autre interrogation vient alors, comme inhérente à la première : est-ce qu’une musique totalement personnelle est par définition une musique que l’on ne peut comprendre ? Mais alors, la musique est-elle un art objectif ou subjectif ?

Je vais donc essayer de me mettre à la place de Abdelillah Krim, l’homme derrière ce projet, ou du moins essayer de ressentir les sensations qu’il décrit dans son écrit préliminaire. L’album est, comme l’auteur l’indique, un vrai livre ouvert : loin d’être totalement axé metal (c’est tout de même le fil rouge du CD), les compositions qu’il contient recèlent de nombreux éléments appartenant à d’autres genres musicaux. De plus, l’orgue apparaissant tout au long du disque ne semble pas synthétique, bien au contraire. On sent bien évidemment le côté faux de la chose, mais il tient très bien la route que ce soit au niveau du son ou de la composition : on n’est bien sûr pas sur du grand Bach, pourtant c’est bien mieux et plus cohérent que les essais symphoniques de beaucoup de groupes de black.

Mais ce n’est là que le début. L’instrumentation de l’album dépasse vraiment ce qu’il se fait aujourd’hui dans le metal : on retrouve certes les instruments traditionnels du genre mais aussi un chant que je décrirai comme retenu et plaintif, un mini chœur mixant émulation et voix réelle, de la guitare classique ainsi qu’une sorte de flûte qui me laisse perplexe quant à sa provenance : synthétiseur ou vrai instru’ ? Le vibrato semble pencher vers la deuxième solution… Louer comme ceci l’instrumentarium peut paraître pompeux, mais je vous assure qu’il s’agit de quelque chose de réel. Ensuite, vient l’harmonisation extrêmement précise avec une basse qui ne se contente pas seulement de jouer la tonique de l’accord ainsi que des mélodies se superposant en nappes : rien ne part en bouillie, rien ne se brouille, tout est contrôlé et exécuté à la perfection encore une fois. La linéarité que l’on peut retrouver chez certains groupes et qui tourne très souvent à la répétition n’est en aucun cas présente ici. Cette linéarité est cassée par les différents thèmes ou motifs se trouvant dans les titres de l’album, on peut en dénombrer une bonne dizaine par composition.

L’album ne donne aucune réelle raison d’expérimenter une écoute ennuyeuse ou exécrable pour un auditeur désireux de découvrir une autre façon de penser la musique. Je peux comprendre aisément les réticences que certains auront sûrement vu les éléments assez peu conventionnels de l’album. Néanmoins, je ne peux que vous conseiller l’écoute approfondie de ce « Shallow Ocean », ne serait-ce pour découvrir une nouveauté. Nous avons tellement de chose à écouter, à expérimenter qu’il n’est pas concevable, du moins pour moi, de me limiter à un seul genre. Bien évidemment, les artistes ont leurs propres affects, leurs propres émotions et la composition n’engage que celui qui écrit, les auditeurs sont et resteront auditeurs… jusqu’à ce que ces simples auditeurs franchissent à leur tour la ligne les séparant de l’instrument. Et ainsi se mord le serpent…








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