«Helix» est le cinquième opus des suédois Amaranthe, groupe hybride entre gros metal et la pop la plus techno qui soit, mélange de styles improbable qui finalement s’est rendu très intéressant sur leurs trois premiers albums.

Outre la particularité du style, le groupe comporte trois voix différentes ; deux masculines, une claire et l’autre saturée, et une féminine en la personne de l’excellente Elize Ryd. Ce qui faisait donc leur intérêt à leurs débuts est finalement devenu leur point faible, car trop attendu. Le format déjà bien calibré des chansons (environ 3 minutes) rend la performance des vocalistes systématique et on sent presque à l’avance que telle ou telle partie des morceaux va ête chantée par Nils (remplaçant de Joacim, dont on regrette déjà la voix...), Henrik et Elize.

Déception donc car ce qui m’avait vraiment plus jusqu’à Drop Dead Cynical n’est plus attrayant du tout, car trop présent et trop schématique. Il y a quelques perles heureusement, comme «Countdown» où l’on croirait entendre Pink chanter à tue-tête, et cette belle ballade qu’est «Unified», simple et mélodieuse.

Le reste est du metal lourd et saccadé, façon modern-death metal, rempli de synthés très «dance music» et paré de refrains ultra-pop (je me demande même si l’ultra aigu de la voix d’Elize dans «My haven» n’est pas auto-tunée...). Le son reste très synthétique, l’émotion est soufflée par une surproduction froide et sans relief. Même si les chansons sont courtes, on finit par s’ennuyer...

Un album et un style qui doivent certainement se rendre efficaces sur scène, par la puissance diffusée et le talent indéniable d’Elize, frontwoman hors-pair, mais cela suffira-t-il à faire perdurer le groupe ? Un peu de renouveau serait salvateur pour leur futur, mais peut-être que leurs fans purs et durs ne désirent pas qu’ils fassent évoluer cette sempiternelle recette. Après tout, si ça marche, pourquoi changer ?