Bon, on ne va pas se mentir, il existe assez peu de groupes "rock progressif" avec chanteuse. Des groupes rock, ça arrive de plus en plus et tant mieux, dans le metal c'est pas encore ça, et dans la pop, le choix est multiple. Mais le progressif...
Alors voici donc DEAD VENUS, groupe suisse/allemand (crée en 2015) qui sort son premier opus en cette année 2020 intitulé "Bird of Paradise". En plus d'avoir la particularité d'avoir une front-woman - Seraina Telli- au chant et guitare , le groupe est un trio avec un bassiste et batteur. Et basta. Pourquoi faire toujours plus (je ne lorgne pas sur Iron maiden...). A noter que la production est bien soignée, heureusement pour du prog.

A vrai dire, j'avais peur avant de mettre l'album dans le lecteur. Oui, le progressif, c'est "particulier". On aime ou on déteste, peu d'autres alternatives. Faut-il que ce soit inspiré. Et bien rassurez vous, ici c'est de la haute couture. L'album est vraiment bon, pour peu que l'on soit ouvert d'esprit et fan de ce style. Sensuel, mélodique, parfois plus rock/metal, il nous emmène dans un univers original où l'on se sent bien et emporté par les notes musicales. L'intro au piano annonce la couleur. Pas de gros riffs à la barbare, non, de la délicatesse messieurs dames ! Bon, juste après l'intro, on sort les griffes, mais avec subtilité : on alterne entre rock/metal, piano et mélancolie. Je dois dire avoir été charmé par ce chant, juste, et qui flirte avec tant de registres... On peut même aller dans le coté smooth jazzy "dear god". "Human nature" est juste magnifique avec ses guitares acoustiques.
Bref, beaucoup d'alternances qui aèrent bien l'ensemble, et du plaisir en somme. C'est si rare d'avoir un bel opus du début jusqu'à la fin sans ne pas avoir à bailler, et être à l’affût de chaque mélodie... Pour un premier album, c'est vraiment une réussite. Il faudra encore un peu de temps pour faire un opus magistral "à la Avantasia", mais ce progressif intimiste m'a suffi largement.
Une larme de douceur dans ce monde de brutes !