C’est l’histoire de deux potes qui se perdent de vue pendant vingt ans et qui se retrouvent pour former un groupe « LUCIDE » et faire un album. Le pitch est très beau et ferait un super scénario pour un film musical. Les acteurs sont bons et la bande son toute trouvée.

« L’homme de paille », ne concourra pas dans la catégorie comédie, mais plutôt film d’auteur. Comme Fritz Lang dans « Metropolis », LUCIDE nous dépeint un monde brutal, injuste et violent où l’homme n’a de cesse d’écraser les autres pour exister.

Les textes sont puissants et puissamment chantés, scandés, hurlés dans une colère sombre sans fin. François alterne un lyrisme émouvant et une rage incendiaire. La voix parait sur le fil du rasoir dans les parties douces, mais cette fragilité ne fait qu’accentuer la charge émotionnelle des paroles et le ton monte crescendo pour cracher au visage de l’auditeur la vérité triste et glaçante d’un monde et d’une société en perdition.

La chanson phare de cet album est pour moi « L’étoffe se déchire » avec son refrain qui revient dans votre cerveau comme un leitmotiv.

Côté musique, on n’est pas déçu non plus. Pierre se charge de tous les instruments, on n’est jamais mieux servis que par soi-même. Et il faut dire que le gars sait y faire… Il joue avec précision et talent la rythmique et ses guitares sont toujours savamment dosées.
On passe de tempo calmes, presque intimistes à des vagues déferlantes de décibels. Chaque composition est un court métrage qui raconte une histoire, et décrit la bassesse de l’homme, sa compromission, sa violence et son pouvoir destructeur.

Le tour de force de LUCIDE est que malgré des paroles parfois pesantes, on ne ressort pas plombé de l’écoute de cet album, mais avec plutôt le sentiment d’avoir ouvert les yeux.

Le visuel de l'album est en plus superbe avec deux très belles photos.

A écouter d’urgence !