Autoproduction n’est pas toujours synonyme d’amateurisme, et les français d’Antiglück nous le prouvent de fort belle manière avec leur album « La métamorphose ». Avec ce dernier, le trio emmène son auditeur dans un univers d’indus/ électro épuré, jouant sur des compositions variées et bien élaborées, aux rythmes à dominance lente mais aux sonorités toujours froides.

L’atout majeur de « La métamorphose » réside effectivement en la création de diverses ambiances, tantôt douces, tantôt plus oppressantes (voir malsaines comme sur l’excellent titre 2. « Method rose »). Le chant tient également un rôle central, la chanteuse Hermeline joue remarquablement sur son timbre de voix très pur, toujours puissant même dans les parties plus calmes, variant sa voix sur certaines compositions psalmodiées, avec parfois un effet de saturation accentué lors des parties plus rythmées.
Certes, il est également question ici d’électro, mais pas de gros beat « technoïdes » mais plutôt de l’utilisation de samples, claviers et de percussions très « industriels », l’emploi d’éléments de percussion métallique renforçant ce son froid (bien illustré sur 5. « Reptiles ») proche d’un univers robotisé.

La qualité sonore est également irréprochable sur « La métamorphose », et il est juste à déplorer peut être un léger manque de puissance, qui se retrouve davantage lors des prestations du groupe en live. Antiglück frappe donc très fort avec cet album qui dégage toujours plus de subtilité et d’émotions au fil des écoutes, qui sort indubitablement du cadre de la scène nationale.