Revoilà Zao, génialissime groupe de Hardcore américain, avec un nouvel album sous le bras ! Qui l’aurait cru après le départ de presque tous les membres originaux de la formation dont le batteur qui s’occupait de la quasi-totalité des compositions. C’était sans compter sur la pugnacité des « Christian Coreux » ! Décidément les voix du seigneur sont impénétrables !

« The fear is what keeps us fear » est un opus qui risque d’en laisser plus d’un sur le carreau. Tout d’abord parce que l’intensité qui s’en dégage pousserait au suicide n’importe quel dépressif au dernier degré. Les ambiances mortuaires y sont légion, tout comme l’utilisation quasi systématique par les guitares de sonorités anti-mélodiques criardes et vengeresses soutenues par un chant constamment beuglé se rapprochant parfois des vocaux black, et lui aussi dénué de toutes influences flatteuse pour l’oreille ! Le coté compact de la chose se rapproche de la grande époque punk des débuts, tant le côté 'dans ta face' est ici poussé à son paroxysme. Monsieur Steve Albini (producteur) y est pour beaucoup, en effet le son est globalement très bon et il faudrait vraiment etre sourd pour ne pas le reconnaître !

Cependant, même si beaucoup de conditions sont réunies pour faire de ce disque un must du genre, le coté massif et non musical de la chose fait qu’après un nombre certain d’écoutes, la lassitude fait son apparition, voir l’agacement si vous dépassez la limite autorisée ! Et c’est dommage car la première impression fait l’effet d’une bombe atomique, mais à trop vouloir de violence, à trop vouloir en faire, plus rapide, plus dur, plus méchant, on en vient finalement à tuer le monstre dans l’œuf ! Il est vrai que l’équilibre n’est pas facile, mais la maîtrise est indispensable lorsqu’on se lance un tel défi …

Malgré tout Zao reste un groupe loin d’etre inintéressant ça c’est certain, et même si ce petit dernier n’est pas l’album de l’année il n’en reste pas moins un excellent défouloir lorsque la vie s’amuse à vous la rendre difficile….