La route a été longue depuis 1985 et la grande période «post indus » pour Phil Von (Von Magnet) et ce « Suvmi » n’est que le juste produit issu de sa rencontre marquante avec Holeg (Spies), artiste spécialisé dans le mélange des genres.

Les rythmes et ambiances orientales/flamenco chères à Von Magnet se retrouvent donc sur cet album, retravaillées par Spies dont la touche se reconnaît à travers les sonorités électroniques, et les passages plus ambiant. Le mélange des deux influences se traduit par la formation de titres originaux et variés, tantôt ambiants, tantôt proches d’un électro transe psychédélique (comme sur l’étrange 4. « Flore in love »). Les vocaux de Phil Von prennent une teinte métallique et résonnante lorsqu’ils sont travaillés, mais purs leur registre se rapproche de celui de Brendan Perry, comme le montre le minimaliste 5. « Ancient tales » uniquement composé de voix/saxo et percussions. Le coté expérimentation sonore marque également Suvmi, qui n’échappe malheureusement pas au cliché de la musique industrielle : les titres parfois trop longs ennuient. Entre plages de synthé très lentes, poésie déclamée et pianos façon musique contemporaine les effets de style sont bien là mais pas toujours très réussis.

Deux mondes se mêlent donc en Suvmi, un album en demi teinte sous tous les sens du terme, parfois séduisant, mais parfois repoussant, le premier aspect prenant toutefois le pas sur le second aboutissant à un résultat final plaisant mais pas convaincant.