Sur la biographie du groupe, il y a écrit que Holocausto Canibal cherche à être le combo le plus brutal du Portugal. De ce point de vue leur but est atteint puisque leur Goregrind est particulièrement violent. En revanche, et c’était prévisible, l’originalité n’est pas au rendez-vous comme le traduit la pochette avec une imagerie associant sexe et gore (qui aurait visiblement été remplacée par une seulement gore) comme il est fréquent de le voir dans le style.

Les morceaux font en moyenne deux minute et leur introduction est bien souvent un extrait de bande son de film d’horreur. Malgré un enregistrement moyen il faut noter que certains instruments sont parfaitement efficaces -tout comme la batterie qui est franchement technique pour un groupe de Goregrind- bien qu’agressive et blastant énormément elle tente de nombreuses variantes et parvient sans cesse à surprendre lors de nombreux breaks. Les guitares aussi, sont particulièrement intéressantes et même accrocheuses : tout d’abord elles ne semblent pas être excessivement sous accordées puisque les riffs sont dans l’ensemble assez distinguables. Ensuite elles s’avèrent être, par instant, à la limite du Heavy en assenant de temps à autres de courts soli, voir même des riffs Thrash. En ce qui concerne la basse, on sent sa présence mais on ne la distingue pas vraiment, elle se permet tout de même quelques breaks de temps à autres où elle est mise à l’honneur comme dans le titre "Empelada na espinal dorsal" qui en dit beaucoup sur les inspirations du groupe. En revanche, l’élément le plus négatif de l’album est le chant Death/Gore aspiré qui est extrêmement linéaire voir même fatiguant et lassant.

Il est à se demander si l’album n’a pas été enregistré en deux fois, puisque les cinq derniers titres présentent des influences Noisecore. De nombreux samples interviennent au sein des morceaux et le mixage privilégie les scratch et les sonorités électroniques. Ces titres sont intéressants car ils sont plus accrocheurs que les précédents, la musique prend alors une réelle dimension de folie.
Vous l’aurez compris Holocausto Canibal est un groupe de Goregrind qui parvient à se détacher un peu des autres groupes du style car ses musiciens sont assez techniques et les innovations sont présentes à la fin de l’album, mais on ne peut pas parler d’originalité non plus car les titres se ressemblent tout de même les uns les autres, sûrement d’ailleurs en raison de la qualité moyenne d’enregistrement. "Opus genitalia" apparaît donc comme un bon album de Goregrind un peu dans la lignée de General Surgery mais n’est cependant pas un album essentiel à posséder.