Bienvenue en terres d’Irlande, pays de mythes et d’épopées guerrières, où l’on disait que le voyageur égaré à travers les brumes et les verts pâturages infinis trouverait refuge en une taverne où l’attendrait moult chopines et ambiances festives ressourçantes , et qu’elle s’appellerions Cruachan.

L’addition du métal et de la musique traditionnelle celte est décidément du plus bel effet et « The morrigans’ call » n’est que la juste confirmation de ce théorème. Sur cet album se retrouve tout ce qui a fait l’originalité de Cruachan, à savoir la juste cohabitation entre le black métal et une foule d’instruments folkloriques traditionnels. Car si les parties folk très festives (comment résister au son des flûtes et des violons si entraînants ?) dominent bien sûr cet album, les parties black font un retour très remarqué, s’exprimant à travers un chant très agressifs et des rythmiques guerrières.
Les rythmiques jouent par ailleurs un rôle particulièrement important sur The morrigans’ call, sachant faire varier les ambiances sur les titres, parfois lourdes, voir doom sur 6. « The great hunger », mais la plupart du temps facteur déclencheur d’une belle folie festive. Des transitions plus apaisantes permettent une courte entrevue du vrai cœur de l’Irlande, en faisant ressentir toute la force, bercé par les vents face à l’océan…le chant féminin entrevu sur les album précédent prend une dimension supplémentaire, en s’engageant davantage sur les parties métal, avec des duos au chant clairs masculins rappelant les chants traditionnels typiques. Se retrouve également le titre « Cuchulainn », déjà présent sur l’album « Thuatha na gael », avec une version ici plus agressive bénéficiant d’une meilleure production. La multitude d’instruments employés assure une vraie richesse sonore et une originalité à un album très dansant aux compositions variées, dépaysantes et dynamiques.
La musique de Cruachan ne se limite pas à introduire une cornemuse avec des guitares électriques, elle porte à travers elle un esprit et des traditions séculaires, les découvrir est un vrai plaisir, et un honneur.