Officiellement formé depuis 2006, le quintet aixois de Lyrae se lance cette année avec leur première démo 4 titres auto produite. Projet initial de leur chanteuse, « Falling tears » offre comme particularité l’association d’un chant féminin à du métal progressif, l’idée parait attrayante, sortant un peu des sentiers (devenus autoroutes) du traditionnel métal symphonique tracés par Epica, Nightwish et consoeurs.

Car oui, nombreux sont ceux qui fronceront les sourcils en notant dans la biographie du groupe « chanteuse influencée par Epica et Within Temptation », et qui penseront que la machine à cloner s’est décidément remise en marche. Perdu ! Batterie syncopée et décalée, rythmiques variées, pas de doute, Lyrae opte pour un registre définitivement plus progressif. Sur cette base se greffe donc un fond de clavier et une voix féminine proche du lyrique. Voilà pour le fond, plutôt attractif, mais la forme pèche un peu. Etrange mais tous les musiciens semblent être très en retrait et le manque de puissance et de rythme reste le très gros point d’interrogation de cette démo. La batterie (le son curieux rappelle plus une boîte à rythme) se perd dans un recoin sombre et les vocaux se font surtout étonnements discrets ; la demoiselle a pourtant une voix agréable au niveau du timbre mais qui se voit très vite limitée aussi bien au niveau du souffle que des modulations. Le résultat en est cruellement plat voir monotone. Ce sont donc les rythmiques, fort bien secondées par les parties claviers qui soutiennent la majeure partie des compositions et les solos guitares donnent un peu de relief à l’ensemble, bien que ceux si ne semblent passer qu’avec une application exagérée. Le tempo varie au gré des compositions mais il ne suffit pas d’un rythme saccadé pour produire du bon progressif, et le lien ici entre les différents arrangements demeure encore un peu approximatif.

Le dernier titre ouvre cependant une perspective d’évolution intéressante pour Lyrae, qui avait visiblement à cœur de s’appliquer pour produire cette démo ; un peu trop peut être ? au détriment de la fougue, la grande timidité reste la caractéristique principale de "Falling tears" que l’on aimerait décidément plus pêchue !