La règle semble immuable : il faut attendre 2 ans pour voir arriver une nouvelle création de Scarve. Le phénomène se produit depuis 1994, bien que cette fois ci, une année d’attente supplémentaire fût nécessaire pour voir enfin arriver « The undercurrent ». Ce surnom de « strapping young lad à la française » n’est pas usurpé, la comparaison étant en effet loin d’être abusive ! mais plus que cela, Scarve, c’est aussi un son, un esprit, et ce qui est proposé avec The undercurrent ne peut laisser indifférent.

L’intro à la batterie sur « Endangered » met de suite les choses au point, « The undercurrent » frappe sec et attaque très rapidement. Tous les éléments ayant fait la réputation de Scarve sont présents : un son saturé révélant à la fois des aspects sombres et agressifs, un rythme très enlevé desservi par un batteur sous régime hyper protéiné, passé en mode «marteau pilon » (ultra technique, et qui ne se repose jamais !) et des chorus rappelant Strapping young lad. Mais à la différence du combo canadien, Scarve ne fait pas qu’opposer à nos oreilles un véritable mur sonore industriel. L’aspect death métal se fait en effet fortement ressentir au niveau des riffs guitares caractéristiques du style, tout comme au niveau du bon gros chant principal. Et si l’aspect indus brutal reste bien évidement omniprésent, des parties de transitions plus lentes permettent de révéler d’excellents solos et mélodies guitares. Scarve poursuit sa voie sur la piste de l’exploration sonore avec « The undercurrent », un album extrême, intense, aux intros soignées et explosives et aux compositions variées, parfois plus expérimentales aux arrangements plus progressifs (« Imperceptible armaggeddon »), survoltées, ou plus lourdes (« Rebirth »).

La production est à la hauteur de la qualité proposée, le son desservant ce style musical ne pouvant en effet pas se permettre d’être médiocre ; à ranger dans votre discothèque aux cotés de Strapping et Meshuggah, , « The undercurrent » fera déjà vibrer vos murs à mi puissance ! à fond les ballons, votre cerveau n’en ressortira pas indemne…