En France beaucoup de groupes tentent de jouer un Rock/métal de qualité mais peu parviennent à proposer une musique à la hauteur. Heureusement Larsen ne fait pas partie de ceux-ci. Autant dire que la musique proposée par le quintet marseillais sur son premier album éponyme surpasse pas mal de combos hexagonaux de par sa qualité.

La formule du groupe est assez simple. Sa musique est composée en grande partie de riffs de guitares gras contrastés avec des machines et claviers mélodiques voir même planant comme sur « l’Illusion d’Etre ». Ajoutée à cela une basse bien groove, pas forcement originale dans son exécution mais au combien catchy. Tantôt le groupe rentre dans des dimensions un peu plus punkisante comme sur « Le poids des mots » excellent titre de deux minutes rempli de colère ; tantôt il affirme un penchant très prononcé pour l’industriel comme l’indique « Sans Fin » et son break ou rentrent en jeu machines, guitares bourrées d’effets et basse malsaine. A noter dans le genre l’excellent titre Eléctro/instrumental intitulé sobrement « Interlude », sorte de pause intelligente au milieu de l’album ou Bebs le claviériste/machiniste du groupe propose une musique malsaine et originale.

Un autre détail assez intéressant est le chant en français qui se marie particulièrement bien avec la musique du groupe. En effet, là où bon nombre de combos chantant en français auraient pu donner un résultat catastrophique, larsen propose des lignes de chants de qualité tout en restant dans la langue de Molière. La voix relativement rauque de Guillaume apporte une dimension Rock’n’Roll qui rentre totalement en échos avec la musique preuve que l’on peut faire du Rock sans se plier à l’anglais. D’autre part on dénote au niveau des textes une influence certaine de Noir Désir.

En conclusion Larsen développe avec son premier album une musique sombre et rythmée, alternant sonorités électroniques avec mélodies. Il va sans dire que ce premier album démontre un réel savoir faire de la part des musiciens quant à la structuration de titres efficaces, il ne reste plus qu’à voir comment se tire le groupe de l’épreuve de la scène.