Cirith Gorgor est un groupe à l’image de la scène Black Metal de la fin des années 90. Porté par la vague que connaissait alors le mouvement, le groupe obtint un contrat pour deux albums avec Osmose Productions. Et puis, calme plat pour les auditeurs français. Et pour cause, Cirith Gorgor choisit de se rapprocher du très confidentiel label allemand Ketzer Records.

Une drôle de carrière : d’abord sous le feu des rampes et puis, plus en recul. L’histoire de Cirith Gorgor est un peu le trajet improbable d’un Tony Montana qui aurait soudainement décidé de rentrer dans les ordres.
Ces fumeuses considérations nous feraient oublier l’essentiel : le quatrième opus de ces hollandais est un album de Black Metal d’excellente facture … Parce que lorsque l’on se penche sur la musique, et uniquement la musique du groupe, le verdict est sans appel : Cirith Gorgor est constant dans l’effort et chaque disque se trouve être meilleur et plus abouti que le précédent. Logiquement, vous l’avez deviné, cet album éponyme est le meilleur que le groupe ait jamais réalisé.
Meilleur pour quelles raisons ? :
- La technique est remarquable. Les riffs sont exécutés de façon claire et propre, sans temps morts.
- Avec seulement sept morceaux en plus de cinquante minutes, on aurait pu craindre un certain effet de « remplissage ». Pas du tout car chaque minute est mûrement réfléchie ; si bien que le résultat est très varié tout en restant d’une cohérence exemplaire.
- Le point le plus fort de cet album est sans nul doute la sensation guerrière et épique qui émane des mélodies. C’est particulièrement vrai sur un titre comme « The Black Hordes » par exemple.

Une parfaite exécution alliée à des émotions authentiques est le secret de cet album, certes peu original, mais tellement bien ficelé.
Tous les ingrédients appréciés par les amateurs du genre sont réunis autour de ce disque.
De quoi ravir tous les nostalgiques qui, comme moi, gardent en souvenir une époque où toute une flopée de sorties avait cette saveur.