Que faire de cet album ? Que faire de cet ovni sonore ? Comment interpréter une telle débauche d’idées, une telle overdose de sensations ? Comment arriver en quelques mots à décrire le sentiment d’incompréhension qui au premier abord au premier contact envahit votre esprit après quarante minutes passées à écouter religieusement ce « Mirror Palace » qui envoie balader d’un revers de main tous les codes et autres clichés récurrents dans l’univers électrifié qui est le nôtre ! Magnifique de penser que nos amis belges n’en sont qu’a leur quatrième disque, car étant donné la prestation réalisée et de la maturité dont ils font preuve, on est en droit de penser qu’Ocean of sadness se pose dès à présent comme un futur très grand ! Des fabricants de parpaings qui font mal à la tête …

Comme souvent dans un tel contexte, la maîtrise est totale, et ne souffre d’aucune approximation d’ordre technique, la production est énorme et le son plus que cristallin fait honneur à nos artisans sonores. Il est évident qu’on ne s’ennuie pas une seule seconde, la diversité structurelle des titres nous rapproche souvent du progressif avec quelques éléments death et power metal, le tout soutenu par un clavier omniprésent mais toujours placé là où ça fait mal ! Celui ci n’est d’ailleurs pas si éloigné dans son approche horrifique et théâtrale des différents univers proposés du grand Mustis (Dimmu Borgir) sans parler du chant qui pour une fois est largement à la hauteur de la musique et de la maestria de ceux qui la jouent ! Une superbe performance de Tij Vanneste, ce monsieur doit être un surdoué au vue de sa capacité à interpréter sans l’ombre d’une difficulté autant de registres différents, ce qui relève certainement du divin !!! N’ayons pas peur des mots ! A noter aussi la très bonne reprise d’Alice in chains « Them Bones » qui si elle n’apporte rien de bien neuf à le mérite d’etre interpréter avec talent et respect ; un petit aperçu de l’ouverture d’esprit indispensable pour une bonne approche de ce disque car toutes les chapelles sont représentés, adieu sectarisme, adieu communautarisme ! Le mot d’ordre reste sans nul doute cohésion et tolérance, au vue du résultat un bon chemin à suivre …

Mirror Palace est un grand disque, certainement loin d’etre l’un des plus faciles d’accès, mais qui après maturation fera découvrir à l’auditeur concentré et surtout patient, un bon nombre de sentiments dont il ne connaissait même pas l’existence ! Impossible de faire autrement, votons Océans of Sadness …. Grand.