« Evocation » est contrairement à ce que l’on pourrait penser un groupe assez ancien, puisqu’il a eut une grosse période de veille de dix ans tout de même. A la base, le groupe a démarré en 1991 et à cette époque deux démos sont enregistrées, le groupe est contacté par « Century Media », « Earache », « Nuclear Blast », joue avec « Dark Tranquillity » et « Dismember ». Finalement après avoir été remarqué à l’époque, le groupe splitte en 1993 et les membres rejoignent « Cemetary/Sundown » et « Lake of Tears ». En 2003, les deux premières démos sont rééditées en un seul CD et le groupe renaît de ses cendres pour enregistrer en 2006, « Tales From The Tomb », tout en enchaînant les concerts.

Evocation est un groupe donc culte, vu sa courte existence plutôt remarquée à l’époque, de Death Suédois. Ici nous sommes plus proches d’un « Unleashed » ou d’un « Dark Tranquility » période « The Gallery » que du style plus Hardcore très à la mode actuellement à la « In Flames », « Fear My Thoughts » etc… On reconnaît immédiatement la pâte Thrash/ Death Old School mélodique, typique de la scène suédoise. Les parties évoquent souvent « At The Gates », dans les parties les plus rapides avec la batterie clairement dans le style et les leads mélodiques par-dessus, mais aussi sur les parties mid tempo. Ici point de parties brutales ultra rapides et du gros blast qui tache, ces derniers sont utilisés avec parcimonie et le batteur privilégie les « poum, tchac » du Thrash par rapport aux déferlement d’un « Hate Eternal ». L’album est également clairsemé de parties qui rappellent immédiatement les petits gars d’Unleashed cités plus haut. La même efficacité et ce coté plus riff que rythmique, qui manque avec pas mal de groupes. Le groupe s’offre une reprise de « Entombed », « But Life Goes On », « Entombed » qui est une influence évidente d’Evocation également.

Alors c’est sur, on n’atteint pas le génie, mais c’est bien joué et intéressant, même si les ressemblances avec le « Slaughter of the Soul » de « At the Gates » sont plus qu’omniprésentes, mais bon il y a pire tout de même comme ressemblance, c’est plutôt un bon point, même si du coup ça manque d’originalité.
Les guitaristes maîtrisent leur sujet avec de bonnes parties de guitares bien Heavy et grasses quand il le faut, de bonnes mélodies, de bonnes grosses parties Death. Le reste du groupe n’est pas en reste, le batteur est dedans et le chanteur place bien ses parties. Son chant sonne typiquement suédois et même s’il n’est pas aussi varié que le chanteur d’In flames, par exemple, n’est pas du tout monotone ou linéaire. A noter que « Gustaf Jorde » de « Defleshed » fait une apparition sur un titre.

J’ai écouté je dois le dire avec un grand plaisir cet album qui privilégie les mélodies et l’efficacité à la démonstration technique et dans lequel les parties de chant clair pour stade de foot, je ne cite personne, ne sont pas présentes et rien que ça, ça change vraiment par rapport à ce qui sort actuellement. Fans des influences du groupe, comme moi-même, je ne saurais que vous conseiller de porter une oreille à cet opus qui mérite toute votre attention. 12 titres, tous de qualité égales pour 46 minutes de musique.