Vous aurez très certainement la même impression que moi à la vue de la pochette de cet album ; vous vous direz : « un surfer … ? ». « Est-ce du pop-punk pour garçons piscines ? ». « Qu’est-ce que c’est que cet OFNI (F pour flottant … facile, je sais) … ? »
Un conseil : ne vous laissez pas piéger par cet artwork un poil déconcertant et plongez (comme le pauvre gars qui ne va pas tarder à se faire broyer la tête par la vague) dans la musique de THE SENSELESS, je vous assure un bain de jouvence mouvementé mais néanmoins très rafraîchissant.

Dès les premières secondes, on est complètement décoiffés par la puissance de THE SENSELESS. L’exécution est très rapide, le rythme est effréné. Ça tape dur et sec : à plus de 500 bpm pour dire vrai, ce qui donne un côté synthétique et hard-tek au disque. Les guitares sont très puissantes et épaisses. On a vraiment l’impression de se faire happer par plusieurs vagues sonores à la fois.
Pour être plus précis, on pourrait définir la musique de THE SENSELESS comme ceci : le fond de pâte est composé d’un Death Metal relativement brutal, lui-même allié à des éléments cyber hard-tek house (gabber). Cet étrange mélange baigne dans une atmosphère mélodique, voire joyeuse, avec des vocalises hallucinées et vociférantes que n’aurait pas reniées le père Townsend.

Etonnant … Mais d’où vient ce style musical si original, voire inédit ?
Explication : c’est l’œuvre de Sam Bean, alias Horned Devil, bassiste (et chanteur à ses heures) du diable australien nommé THE BERZERKER. Dix années passées dans la tribu THE BERZERKER n’auront pas épargné le pauvre Sam. Avec son projet solo THE SENSELESS, le multi instrumentiste déjanté et décalé invente un style bien à lui, à la fois synthétique, brutal, fougueux et … gai !
Aux détours de certains titres, on a carrément l’impression de réécouter la folie du premier album éponyme de THE BERZERKER, sorti en 2000, agrémenté d’un je-ne-sais-quoi : « c’est l’été, on est à la plage, c’est cool et il fait chaud ». Vous voyez le genre ?
Dans son expérience inédite (et presque interdite dans le monde du Metal), Sam s’est fait aider de Matt Wilcock (Ackercocke) et de Ol Drake (Evile).

Un album déconcertant qui ravira les amateurs d’originalité mais laissera sur le carreau les traditionalistes.
En ce qui me concerne, j’ai adoré. Violent et printanier à fois, Sam réussit un quasi coup de maître pour ce premier album du projet THE SENSELESS. Très certainement la meilleure signature d’Anticulture à ce jour …