La Belgique n’a pas bâtie sa renommée mondiale autour de sa scène métal. Celle-ci n’est toutefois pas inexistante, comme en témoigne la réussite de quelques formations aujourd’hui internationalement reconnues. Shargath révèle le développement d’une scène métalcore en pleine extension, et il n’y avait pas de raisons pour que nos amis du plat pays y échappent.

« Bowel sounds of a deaf man » s’engage néanmoins sur une voie cheminant vers un métalcore aux fortes teintes death, comme l’attestent les vocaux, râpeux à souhait, mais pas hurlés, comme le veut habituellement la tradition du genre. Bon gros riffs sont évidement au rendez vous, mais cèdent la place à des parties plus saccadées, et quelques blast (1. « Cheese us »). Les guitares savent aussi jouer de la mélodie (7. « Gun-blood-romance »), voilà qui vient à point pour alléger des compositions au demeurant parfois un peu lourdes et répétitives. « Bowel sounds of a deaf man » manque en effet cruellement d’accroches et malgré des efforts techniques à remarquer, surtout dans les parties plus progressives, le style s’empâte la plupart du temps dans des variantes de « déjà entendu ». Bon, une belle énergie d’ensemble se dégage toutefois (8. « Skull of the fetish slave ») et Shargath promet un déboîtage de cou assuré lors de performances live.
A ranger non loin de Gojira, Shargath séduira plus les fans de la scène metal core par sa fougue que par son originalité ; ceux n’étant pas habitués à ces sonorités s’en tiendront certainement à un « pas mal sans plus ».