Delicious, pas tout à fait métal et pas vraiment Pop/rock non plus est pourtant vraiment prenant. « Un monde parfait », le premier album des français détient une formule assez singulière en associant des sonorités allant du rock alternatif des années 80/90, un Pop-rock engagé et des parties de métal plus « korniennes », ce qui en soit même ne surprend pas tellement puisque le batteur n’est autre que Keuj (ex-Watcha).

L’influence première du groupe se situe indéniablement vers des combos de rock alternatif tout comme Noir désir. Le chant par exemple va dans ce sens, avec une voix chantonnée peu complexe mais qui donne du relief au texte, bref à la Bertrand Canta où à la François Hadji-lazzaro. Ce n’est pas par hasard si ces deux références de la chanson française sont citées puisqu’à leur image les textes du groupes sont relativement anarchistes, gauchistes et écologistes (« Chacun pour sa gueule » et « un monde parfait » sont des titres qui en disent long sur les engagements du groupe). D’un niveau strictement musical le côté Pop/rock domine assez avec des parties de guitare non saturées et des plans de basse entraînants. Il en va de même pour la batterie qui n’est jamais vraiment agressive mais qui n’évite pas de proposer un jeu intéressant et varié. Catchy est le terme le plus approprié pour définir la musique du groupe : des mid tempos en grande majorité, des refrains plus énervés et groovy, puis des lignes de chants accrocheuses et le tour est joué (« Pur(e) » et son refrain monumental). Où se situe donc le côté métal du groupe ? lors des breaks où des ponts durant lesquels le groupe frappe plus fort et devient saturé. Le chanteur va même jusqu’à lâcher quelque hurlement de temps à autre comme dans l’excellente chanson « l’impasse ». Bien que l’ensemble soit efficace et que le tout prenne aisément, on peut reprocher au groupe de ne pas avoir trop développé le côté technique. Delicious évite royalement les soli de guitares et les démonstrations, cependant cette absence est louable puisque c’est sûrement la meilleure façon qu’à trouvé le groupe de faire résonner ses textes.

En définitive « Un monde parfait » n’est évidement pas l’album parfait mais un album d’une qualité indéniable. Les treize morceaux sont de bout en bout accrocheurs, mélodiques, peut-être pas assez métal… bref un premier assaut qui laisse présager un bon futur pour le combo.