Svartahrid … Ce nom vous dit-il encore quelque chose ? Cherchez bien à la lettre S de votre collection … Sous un fine couche de poussière, vous exhumerez (ce verbe n’est pas utilisé sans raison, vous verrez plus tard …) peut-être deux albums oubliés mais cependant d’honorable qualité : « Forthcoming Storm », tout d’abord, datant de 1999 et « As The Sunrise Flickers » de 2000, tous deux sortis chez Napalm Records.
Sept ans après son dernier méfait en date donc, Svartahrid nous revient avec un dangereux opus sous le bras, baptisé « Sadness and Wrath ». En se penchant un peu plus sur les informations disponibles sur ce groupe, on s’aperçoit que cet album a été en réalité enregistré il y a plus de quatre ans, entre 2002 et 2003.

Comment, diantre, expliquer une si longue gestation pour un groupe qui avait, au début du millénaire, quelques contacts et possibilités ?
Et bien, c’est que l’ancien bassiste Ilvastar, accompagnés d’autres congénères (je n’ai pas réussi à savoir s’il s’agissait d’autres membres du groupe …), a eu en juin 2003 la fraîche idée d’entrer par effraction dans un crématorium, d’y déranger quelques cadavres en attente et de repartir, gaiement, avec les têtes des protagonistes précités sous le bras. Cette excursion printanière lui a valu une année de prison. Ce cher Ilvastar peut louer les dieux de son Valhalla local d’avoir été cléments avec lui car, en France, il aurait pris dix ans d’entrée de jeu …
Bref, je ne sais pas si cet évènement explique la sortie retardée de cet album, mais la nouvelle était trop croustillante pour que je fasse l'économie d’une citation …
Parlons musique maintenant. De ce côté là, moins de surprises, il s’agit de Black Metal norvégien dans la plus pure tradition de la décennie passée : rythmes endiablés et effrénés, riffs glaciaux, ambiance de mort et de désolation … Bref tout un programme qui ravira les aficionados.
C’est sûr que l’on retrouve les principaux ingrédients qui firent mouche par le passé, mais Svartahrid a tout de même quelque peu altéré sa démarche : les parties très atmosphériques qui faisaient la « patte » du combo jusqu’alors se sont vues remplacées par des relents beaucoup plus lourds et percutants. Les éléments qui faisaient de Svartahrid un disciple de la vague menée par Kampfar ont disparu au profit d’une approche plus directe.
Moderne serait excessif, mais ceux qui apprécient Koldbrann et autres Craft ne seront pas en reste. Sans doute faudrait-il aussi citer Darkthrone comme influence et ce n’est pas Nocturno Culto, qui vient pousser la chansonnette sur « Intensjon : Krig ! » qui viendrait nous contredire …