Abracadabra et d’un coup de baguette magique, Mandrake sorti de son chapeau un troisième album. Mais plutôt que de chercher dans l’univers du célèbre magicien, mieux vaudrait-il assimiler l’origine du groupe à sa traduction en français : « mandragore »…ça sonne plus « gothique » non ? Quoiqu’il en soit, les allemands nous proposent une petite croisière d’une heure à bord de la Mary Celeste, hissez oh !

C’est un fort vent qui souffle dès la sortie du port avec le premier titre éponyme « Mary Celeste » ! Rythmiques dynamiques, chant entraînant, l’entrée en matière est prometteuse mais sème des indices incitant à la prudence, le groupe aurait il tout misé sur le premier titre ? La grand’ voile se dégonfle effectivement petit à petit, alors attention si vous n’avez jusqu’à présent écouté que ce titre. Rempli d’influences Katatonia, Lacuna Coil (pour certaines parties vocales) et j’en passe, "Mary Celeste" malgré ses bonnes accroches rythmiques, ne possède ni ce petit plus qui fait penser «oui, là c’est du bon » ni les éléments nécessaires à provoquer lors de l’écoute un grand ressenti émotionnel. Mandrake tente pourtant de faire varier les ambiances par des compositions passant d’un gothic metal dynamique (« Breathe ») à des ballades à la mode doom mélodique (« Adore »), le son stagne pour finalement se transformer en une sorte de fond sonore dès la 8ème piste. Dommage car assurément, de qualités le groupe ne manque pas, mais comme les précédentes réalisations le laissaient entrevoir, Mary Celeste ne se démarque guère des plots balisant un style musical bien connu, sans pour autant s’embourber dans les clichés auxquels il pourrait se rattacher. Les guitares restent les éléments porteurs de Mary Celeste, avec tout au long de l’album un gros travail de rythmique, une technique hissant Mandrake à hauteur de ses aînés sans pour autant encore les égaler.
Et oui, les allemands voudraient sans doute obtenir un meilleur statut, pour le moment, celui de première partie (de qualité) leur sied plutôt bien.