Tiens, avec une pochette pareille, je m'attendais plutôt à un truc « metallo-symphonico-feminin ». Il n'en est rien, les norvégiens de Pagan's mind crachent plutôt un power metal burné très progressif sur les bords qui s'écarte des stéréotypes pour s'envoler vers un univers cosmique assez personnel...

Quatrième album donc pour ce groupe dont je n'ai – honte sur moi – jamais entendu parler auparavant. Lacune réparée avec ce « God's equation » enthousiasmant, à la croisée des chemins entre expérimentation, puissance métallique, technique et accessibilité. Quelque part entre Dream theater, Pain of salvation et Stratovarius (il est fou ce chroniqueur). Les 11 titres de cet album sont pour la plupart relativement court (pour du prog, je veux dire), sont parfaitement équilibré, ni trop complexes, ni linéaires, ils présentent une grande variété de rythmiques et d'ambiances. Les parties les plus métal sont particulièrement puissantes, presque thrash, mais ces excès de testostérones sont contre-balancés par des plans plus planants et mélodiques, et surtout par des refrains imparables, de ceux qui s'imprègnent dans le cerveau de façon irrémédiable (façon Strato). Souvent sombre, la musique de Pagan's mind se pare d'atours expérimentaux, que ce soit par des solos barrés ou cosmiques, des vocaux sur-saturés terrifiants ou des nappes de claviers étranges. Ces touches personnelles donnent une aura vraiment inédite à cet album qui s'éloigne des sentiers battus et défriche des territoires inconnus.

Avec ce « God's equation », Pagan's mind s'inscrit pour moi dans la division supérieure du metal prog. Un grand bol de fraîcheur et de personnalité à se caler entre les oreilles avec délectation. Testez, c'est sans risque.