Prokosnovenie ? ah ? dans ce cas faut il aller chercher l’encens et les bougies ? ma foi, pourquoi pas, autant s’offrir un instant de détente totale, et il ne fait aucun doute que l’écoute de Seraphim, nouvel album d’Irfan se voit tout indiqué dans cet objectif.

Fermons les yeux, laissons nous gagner par ces mélopées orientales…orientales ? le groupe n’est il pas bulgare ? certes, mais la formation puise son inspiration dans le folklore de nombreux pays, tous présent à travers la multitude d’instruments traditionnels venant enrichir les atmosphères de Seraphim. Mais parmis ces instruments, un se détache tout particulièrement : une voix féminine superbe et pure, un timbre de voix qui rappellera certainement des souvenirs à beaucoup. Ouvrons une parenthèse à ce sujet pour constater que dans les dernières formations du genre se distinguent dorénavant des chanteuses sachant se mettre en valeur et qui ne se contentent pas de susurrer sur un fond de synthé, fermons la parenthèse. Mais la chanteuse d’Irfan fait d’ailleurs bien plus que de se distinguer, elle envoûte, berce, apaise, entre ésotérisme et méditation, parfois à la limite de la transe (« Los Ojos de la Mora ») et le tout si naturellement…c’est beau, tout simplement (« Invocatio »). Des Balkan à l’Afrique du Nord (« Vernal garden »), Irfan voyage sur des compositions mystiques (« Hagia Sophia ») le tout avec un son étonnamment puissant pour le style, chapeau bas pour la production.

Mais où s’arrête l’ambiant par rapport à la world music ? ah, taisez vous, ne troublez pas Seraphim par des questions sans intérêt, oubliez, et sachez apprécier l’album dans toute sa splendeur. Les chœurs masculins vous y aideront. Simple mais pas simpliste, Irfan mêle tradition et divin sur un Seraphim où règne la quiétude et la beauté, une réalisation saisissante à découvrir par tous.