Chacun a plus ou moins déjà été confronté aux périlleuses réunions de bar ou de cave à vocation de déterminer un nom pour un groupe de musique. En voilà en tous cas qui ont bien trouvé le leur : « Omega Massif », surtout pour le « massif » qui s’illustre particulièrement bien sur leur premier EP « Geisterstadt ».

Attention au premier titre « In der mine », dont les premières notes ultra pesantes, traînantes, sales, orientent l’esprit sur les base d’un doom abusivement extrême mais au bout de 3minutes07 exactement l’auditeur pressé dans son jugement verra qu’il n’en est rien et que Geisterstadt, c’est bien plus que ça. Les guitares révèlent en effet, et assez rapidement, un joli mélange de hardcore et de doom…ah, il ne faudrait donc pas dire « post hardcore » pour qualifier la musique de Omega massif, mais plutôt « sludge » ? mais sans ré-ouvrir l’éternel débat des sous tiroirs stylistiques, ne vaudrait il mieux pas retourner à la musique ? Alors le son Omega Massif ? vous le connaissez, inutile de faire une liste de groupes approchants, celle-ci se retrouvera sans problème sur Wikimapédia, section « sludge métal ». Tout ce qu’il est possible de dire, c’est qu’en ce qui concerne les qualités, « Geistertadt » n’en est pas dénué. Certes, encore faut il dépasser les limites sonores d’un style pas toujours accessible, déchirer les gros voiles de guitares ultras lourds, encore plus accentués par une production sonore parfois limite. Mais une fois chose faite, veuillez découvrir quelques instants de calme (« Nebelwand »), des guitares pointues captivantes voir carrément hypnotiques (« Unter Null »). Et oui, d’abord sceptique à l’idée de devoir ingurgiter une purée sonore de prime abord indigeste, il faut rapidement se rendre à l’évidence : tiens ? cela fait 10 minutes que l’esprit se retrouve totalement déconnecté du monde extérieur, passé en mode transe au fil des vagues sonores d’Omega Massif.
Geisterstadt se détache bien vite de l’univers sombre du doom car même si celui-ci demeure présent dans la forme, l’esprit n’y est pas. Original dans l’idée d’une recherche sonore alternative, mais sans l’être vraiment, car ce que fait Omega Massif, d’autres y ont pensé avant, Geisterstadt reste une création réussie, sans compromis dont le but n’est certainement pas celui de séduire le plus grands nombre d’auditeurs possible. A réserver pour les amateurs du genre, qui y trouveront leur compte, à n’en point douter.