Kauan, l’invitation au voyage.
Le facteur a déposé dans ma boite aux lettres un énième post provenant de Pavillon 666. C’est avec plaisir que j’ouvre l’enveloppe et découvre avec étonnement la blancheur d’un des cds. C’est bien la première fois que je reçois un album où les couleurs dominantes ne sont ni le noir ni le rouge. C’est dans les tons de blanc et de bleu, une fine composition à l’aquarelle, que Lumikuuro trouve ses allures. Présentant la chose, je décide de reporter l’écoute …

Tard dans la nuit, j’insère avec douceur ce cd dans un lecteur. Cet album qui apparaît déjà comme précieux et délicat s’ouvre avec une piste instrumentale, quelques simples notes de piano qui prennent pourtant une envergure inattendue. Lumikuuro, ‘lumineux’ en finnois, pose rapidement son ambiance et c’est parti pour 43 petites minutes de rêve. La musique oscille au fur et à mesure des compositions entre dark folk, black et doom metal. Inutile d’essayer de trouver un adjectif à ce que les trois musiciens produisent, ils puisent de différents univers tout ce qu’il y a de plus gracieux pour nous servir un chant onirique. Bientôt je n’ai plus la notion du temps et ne sais plus si je suis encore éveillée ou si j’ai sombré au pays de Morphée d’où cette exquise musique me chatouille les oreilles. Peu importe, pourvu que le trip dure encore … car s’est bien de ça dont il s’agit. Un trip que seuls des Blut Aus Nord ou Spektr avaient su m’apporter jusqu’à présent. Une ballade hors du temps, loin du grouillement du monde alentours, loin des sarcasmes de la vie. A cet instant je ne sais pas si une dose d’acide ou un quelconque autre hallucinogène est la cause de ce départ si soudain pour une contrée éloignée et abstraite. Le tout est de savoir garder les yeux clos. Techniques et production étant à la hauteur de l’originalité, rien ne vient m’échapper à l’odyssée de Lumikuuro. Trop vite cependant je me rends compte que c’est bien l’intro de l’album qui résonne de nouveau. Le voyage s’arrête ici.

Vibrant comme un chant merveilleux, à la croisée entre classique, jazz, folk, ambiant et doom, les musiciens inspirés mélangent des mondes éclectiques qui viennent s’additionner pour se faire magnifiquement l’amour. « Lumikuuro », cette toute première production du groupe russe Kauan, en surprendra plus d’un et séduira les fans du monde froid d’Alcest et de Tenhi. D’ailleurs, les fans de Tenhi l’auront peut-être remarqué, Kauan n’est autre que le nom du premier cd de Tenhi... Serait-ce alors pour pousser la ressemblance encore plus loin que Kauan exécute ses vocalises en finnois ? … L’album suivant est prévu pour mi 2008. Vous l’aurez compris, j’attends avec impatience la suite et espère que vous apprécierez autant que moi cette incroyable production.