Les perles rares dans le Black-métal sont difficiles à trouver. Ce style a ses codes et beaucoup trop peu de groupes sont capables de les exploiter sans tomber dans le « déjà vu, déjà entendu ». Averse n’est pas de ceux-ci et cet Ep intitulé « Scolopendrian Perception Haze » risque de mettre d’accord tous les amateurs du style.

« Scolopendraim Perception Haze » est une réussite dans le sens ou il parvient à condenser en quatre titres beaucoup de violence et de mélodies très planantes. La production est typiquement Black-métal avec des guitares crues et sales, bref malsaines. Une basse discrète, toute aussi sombre et une batterie efficace autant dans les blast beats que dans les plans plus posés confèrent à l’ensemble un support rythmique de qualité. A l’opposé des guitares définies comme sombres, tout les instruments de type violons et guitares sèches possèdent un son très organique contrastant superbement avec l’ensemble en donnant un certain relief au son. C’est notamment le cas d’un morceau comme « Thus Grant Matter », long d’une douzaine de minute, mais qui ne parvient pas à lasser tant la musique est polyvalente tout en restant fondamentalement Black-métal. Ce style est d’ailleurs évacué sur « Parade de l’Absence », titre dépouillé ou une guitare acoustique mélancolique côtoie des samples d’outre tombes. Là où « Parade de l’Absence » est un morceau plaintif « Murmures » est une réelle déflagration. Le violon y est très présent mais la violence est indéniable. Vient ensuite le dernier titre, morceau volontairement bancal, sorte de courte outro ou les ambiances sont favorisées. L’on note un important travail sur les atmosphères mais l’on peut néanmoins reprocher au groupe de ne peut-être pas l’avoir assez approfondi.

Il est difficile d’en dire plus en ce qui concerne cet EP. Efficace, mélodique et aucunement hermétique « Scolopendrian Perception Haze » est une réussite. Néanmoins nos français n’en sont qu’à l’étape des prémices, qu’en sera-t-il de leur premier album qui sortira vraisemblablement courant 2008 ? L’avenir nous le dira.