Belenos ? Un ordinaire black pagan/celtic ?

"Chemins de souffrance" est loin, bien loin des contrées habituelles, des cornemuses aux allures lutinesques et des rasades incalculables de chouchen. A vrai dire, je comprends très mal l'appellation de pagan/celtic. Monsieur Cellier dirait sans doute le contraire mais les seuls rares éléments qui pourraient faire de cet album autre chose que du pur BM sont des touches de guitare acoustique et quelques choeurs. Et encore, reste à définir la formule de base du BM, mais laissons cette tâche fastidieuse de côté et concentrons-nous sur l'Album.

Il est scindé en deux chapitres : premier chapitre, première moitié de l’album. Deuxième chapitre, deuxième moitié, logique jusque là … Là où la logique quitte un peu ce disque c’est que, même si la première partie est une réédition de la démo sortie en 1998, le second chapitre composé de chansons écrites en 2007 ne change pas de style. Toutes les compositions de l’album sonnent aussi riches les unes que les autres. Un black aussi guerrier qu’intimiste, aussi rentre dedans que gracieux. Des compositions construites mais sans le sceau fastidieux de l’intro/couplet/couplet/refrain/etc… S’en émane une écoute toute particulière, où à aucun moment on ne s’ennuie, où on a même hâte d’entendre ce que nous réserve la suite tout en regrettant déjà tel ou tel riff passé. Tout semble être mesuré, aucun instrument n’est laissé au hasard, assez étonnant vu que Belenos est un one man band. Les habituels manques de ce type de projet ne se profilent pas à l’horizon : la technique des instruments est limite parfaite, aucun n’est plus mis en avant qu’un autre. Dernière surprise, et de taille je pense. Après la lecture du livret, je peux affirmer que le thème principal des lyrics n’est ni Satan ni la sodomie, ni la bière ni la drogue ; mais plutôt une douce visite au pays des humeurs de Sir Cellier. En plus d’être un excellent musicien, il est bon poète. Que demander de plus ?

« Chemins de souffrance » me fait retrouver la foi. Dans une ère où le BM est juste un prétexte pour exprimer telle ou telle opinion politique, un alibi bidon pour paraître plus dark que la moyenne, cet album vient contraster avec la médiocrité récurrente qui gangrène la scène extrême. En soit il ne propose rien de vraiment original mais est un véritable délice. Du BM comme on n’en fait plus beaucoup, incisif et délectable … Jetez-vous dessus, c’est un ordre ! JETEZ-VOUS DESSUS !