A priori, réaliser un album de tubes des années 80 ne peut que fonctionner… et oui, car qui dit tubes dit musique que tout le monde connaît déjà et quand on parle des années 80, il y a tout de même fort potentiel à exploiter et de quoi bien rigoler. Oui mais voilà, faire des reprises n’est pas l’exercice le plus facile, les élèves de la Star Academy pourront confirmer. Et Atrocity également.

Les allemands nous avaient déjà étonnés avec leur premier volume « Werk 80 » et son mémorable artwork ; l’effet de surprise n’est donc plus de mise avec « Werk 80 II », où l’on prend les même, et on recommence. « Werk 80 le retour » ? à quand « Werk 80, la revanche » ? en attendant le volume trois, ce nouvel Atrocity donne déjà pas mal de matière à discuter. La période death du groupe semble en tous cas belle et bien enterrée ; les voix gutturales se font en effet très rare sur ce "Werk 80II" qui vocalement prendrait même, si on osait le dire, des teintes glam. Après tout, voilà qui colle plutôt bien aux reprises choisies ? certes, mais un peu plus d’originalité et de folie n’aurait pas été de trop pour des covers qui au final n’apportent pas grand chose par rapport aux versions originales. Les éléments qui auraient pu le faire, comme notamment l’emploi des grosses guitares se voient curieusement portés en retrait (« Such a shame »). Par respect des originaux ? mais le but d’une reprise n’est il pas justement d’apporter sa touche personnelle à une musique pré existante ? Celle-ci apparaît tout de même par intervalles, comme sur un « Relax » surboosté à coup de multiples éléments symphoniques (hey, c’est Jaz Coleman qui chante ou bien ?), un « Fade to Grey » plus…dynamique ? et « Here comes the rain » que n’aurait pas renié Nightwish (rires). Beaucoup de violons, pas mal de synthés, le résultat demeure amusant et l’on se prête facilement au jeu du quizz musical mais la reprise de titres à la sauce métal n’est depuis plus longtemps une nouveauté ! Alors oui, "Werk 80 II" peut faire sourire, mais pas surprendre, posant rapidement l’intérêt réel d’un tel album. Après tout, les reprises en bonus sur les albums à tirage limité se révélaient même plus intrigantes. Depeche Mode, Eurythmics et Talk Talk se succèdent, sans déclencher de réel ébahissement, un rendu qui aurait pu être tout autre avec un peu plus d’extravagances.
Atrocity ne parvient qu’à réaliser une prestation en demi teinte, peut être seront-ils plus salués avec la réalisation d’une compilation de reprise de tubes des années 90 ? avis aux courageux, nous aurons alors hâte d’entendre le résultat.